1. Philosophie du plaisir (1) : Epicure


    Datte: 24/04/2018, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... découler le plaisir négatif de cet état de repos (ataraxie), dont la pleine conscience procure le plaisir suprême ; la clef du bonheur est de connaître ses propres limites ; c'est pourquoi l'excès doit être évité car il apporte la souffrance.
    
    Echapper à l’asservissement, ça veut dire, pour Epicure, ne pas devenir dépendant d’un plaisir, car ce serait devenir vulnérable au-dehors, exposer son bonheur et sa paix intérieure à une privation.
    
    Il est naturel de juger bon le plaisir et mauvaise la douleur, puisque tous les êtres cherchent le plaisir. Ce sont nos sentiments qui nous indiquent que le plaisir est désirable. C'est une conscience naturelle, et notre constitution fait que nous cherchons le bonheur nécessairement.
    
    Mais, pour le calcul des plaisirs, tout plaisir n'est pas digne d'être choisi : le plus grand des plaisirs est la suppression de toute douleur. En conséquence, on doit éviter certains plaisirs, et même accepter certaines douleurs.
    
    EPICURISME ET AMOUR
    
    Epicure s'oppose à Platon : pour Platon, Eros est un demi-dieu en quête de perfection, de complétude, d'être. L'amour est un mouvement du désir, qui va de l'imparfait vers le parfait, du relatif à l'absolu, du sensible à l'intelligible, de la matière vers l'esprit. Cette conception platonicienne est totalement rejetée par les épicuriens.
    
    Pour les épicuriens, l'amour est corporel. Il relève d'une passion souvent aliénante. Ce n'est pas l'esprit qui est en quête de l'être, c'est le corps qui ...
    ... recherche la jouissance. Aussi le sage ne tombera pas amoureux. Non pas que les plaisirs d'amour lui soient interdits, mais il doit s'en méfier, « ne pas épuiser son corps », ni se ruiner. Lorsque le désir sexuel nous pousse, le plus sage est de le satisfaire avec n'importe quel corps, sans s'attacher à ce corps, sans se détruire en aimant exclusivement un seul être. Aussi le poète Lucrèce recommande-t-il la jouissance sans la passion.
    
    L’EPICURISME ET LE SEXE
    
    « Si les voluptueux trouvaient dans les objets qui leur procurent la volupté le remède à la crainte des phénomènes, de la mort et de la douleur - et outre cela, les bornes que la cupidité doit se prescrire -, je ne trouverais rien à reprendre dans leur état. Ils seraient heureux par la volupté, sans douleur aucune, ni peine d'esprit » (Epicure maxime X)
    
    Epicure préconisait de préférer la simplicité des plaisirs quotidiens à la richesse décadente, la bonne chair ou au luxe tapageur.
    
    Sur son blog (lien cité ci-dessus) Guy Karl écrit, au sujet de cette maxime : « la volupté - ici la volupté sexuelle à n'en pas douter - ne fait l'objet d'aucune condamnation morale. Le sexe n'est pas un mal, pas plus que la faim, la soif, ou le sommeil : besoins naturels, et en tant que tels soustraits à toute critique. Cette tranquille acceptation du sexe est commune à toute l'Antiquité. Et que dire de ces hétaïres, (comme Aspasie de Milet, voir « Histoire des libertines (2) : Le temps des hétaïres », paru le 19 août 2017), converties à ...
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