1. Les saisons d'une vie (1)


    Datte: 06/11/2020, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... s’insinue en moi par tous les pores de mon épiderme. Une douche, il me faut une douche pour laver tout ceci.
    
    J’ai mis un temps infini à me nettoyer de tout soupçon. C’est le moteur de la voiture de Michel qui me ramène à une réalité plutôt crue. Lui me rejoint et béatement s’imagine sans doute que cette douche qui se termine, c’est pour tenir ma parole. Pas besoin de le dissuader, et puis n’ai-je pas besoin, moi aussi d’être rassurée ? Il suffit d’un regard, d’un peu de flotte sur la tête, d’un hasard qui fait qu’un jeune type se trouve là ? Si peu de coïncidences pour qu’une femme se sente soudain l’âme envoutée ?
    
    Comment serait-ce possible ? Ce genre de truc ne se voit que dans les mauvais films et cependant, je ne peux nier que quelque chose en moi est en balance. Michel n’a pas quant à lui des états d’âme similaires à ceux qui me tourmentent. C’est un homme et en l’occurrence le mien. Alors lorsque ses mains se faufilent partout sur ma peau, quand sa bouche vient à la rencontre de la mienne, j’aurais mauvaise grâce de refuser les caresses subtiles qui sont faites pour me donner envie. Mais si je devais être honnête… c’est un autre visage que celui de mon mari qui s’interpose et s’avance pour m’embrasser.
    
    Je sais ! C’est dégueulasse. Mais qui puis-je vraiment ? Lui ne voit pas cette légère nuance qui doit trainer au fond de mes mirettes. Il sait ce qu’il veut, il sait aussi ce qui me fait vibrer et fait donc tout pour que nos corps se réchauffent à l’unisson. Je ...
    ... dois avouer qu’il y parvient brillamment. Je ne refuse, n’ai jamais refusé du reste ces moments tendresse, ces instants si câlins. Et je ne simule en rien un orgasme qui me surprend par la vitesse à laquelle il m’enveloppe. Je serre les dents, pars dans des soupirs qui se transforment en gémissements, alors qu’il me laboure.
    
    Le temps des vendanges aussi a toujours une fin. Est-il aussi dupe que je veux bien le penser ? Allez savoir avec les méandres des cerveaux humains et plus précisément masculins. Nous sommes partenaires de jeux depuis si longtemps. Aurais-je moi senti, s’il avait envie d’une autre femme ? Pas si sûre de cela ! Je range au rayon des souvenirs cette frimousse d’un jeune étalon qui m’a littéralement dragué à la station du tram. Mais l’image ne veut pas me quitter. Et j’ai la nette impression que tout mon comportement s’en ressent, que Michel doit s’en rendre compte.
    
    — oooOOooo —
    
    Je tiens bon quelques jours. Assez pour croire que l’incident est à classer dans les archives de ma mémoire. C’est sans compter sur ce foutu hasard qui fait ressurgir de mon sac à main la carte de mon dragueur. Le bristol me brule le bout des doigts, me grille les neurones. Je le tourne, le retourne dans tous les sens. Le mettre à la poubelle, ou mieux, dans le feu serait la solution la plus sage. Mais ce que l’on ressent parfois ne peut se mesurer de cette manière et je suis loin d’être lucide. Je garde le papier glacé dans la coque de mon téléphone portable, tout en sachant ...
«12...567...12»