1. Pensées pour moi-même (4)


    Datte: 03/11/2020, Catégories: fhh, vacances, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... effectivement une photo jaunie (pour autant que l’on puisse dire que les jpeg, cela jaunit) et une sorte de confusion mentale dans le souvenir, qui se serait à terme traduit, comme je l’avais écrit, par ces quelques mots : « Ils m’ont aimé toute la nuit, mes légionnaires. ». Et cela m’amuse de penser que dans un demi-siècle, à l’aube de mes quatre-vingts ans, cette lettre à Alice, mes petits-enfants se la liront en cachette de leurs parents, en se disant avec fierté : « Waouh, quelle femme, notre Mamy ! », me demandant dans la foulée de leur parler encore une fois du bon vieux temps où j’étais jeune et jolie…En troisième lieu, et contrairement à ce que j’avais cru l’année dernière, mes sentiments sont restés les mêmes : la honte ne s’est pas emparée de moi, et je veux même bien vous le chanter pour vous en convaincre définitivement : non, rien de rien, non, je ne regrette rien ! Après tout, j’ai finalement obtenu ce que tant de femmes « frustrées » (et quand j’emploie le mot « frustrées », j’entends dire des femmes qui se privent volontairement de choses qu’en fait elles désirent au plus profond d’elles-mêmes) voudraient… ou auraient voulu, pour celles pour qui il est désormais trop tard : j’ai fait une expérience hors du temps, hors du monde (en tout cas du monde « normal »), hors des conventions qui m’ont été imposées par mon éducation (et que j’avais intériorisées) ; et, en transgressant ces règles, j’ai vécu un moment intense, et pour le dire plus simplement, un moment ...
    ... magique. Bien sûr, je ne voudrais pas donner l’impression d’avoir découvert la pierre philosophale : céder à la tentation, refuser la morale dominante, c’est un thème majeur de la littérature et je ne viens qu’à mon heure, bien après d’autres femmes bien plus emblématiques que moi, mais c’est tellement mieux de le vivre soi-même que de le vivre par procuration.Enfin, j’ai aussi vécu une chose extraordinaire : si faire l’amour avec deux hommes est en soi déjà quelque chose de rare (enfin, je crois, je n’en sais rien après tout), dans mon cas, j’ai éprouvé ce sentiment particulier d’avoir fait l’amour – comment dire pour bien me faire comprendre ? – disons : avec une sorte d’homme dédoublé. C’était un peu comme si j’avais réussi à dissocier un homme en deux parties distinctes, à en faire une sorte de docteur Jekill et Mister Hyde, dont chacun avait son intérêt propre : à gauche, Jean-Philippe, avec son côté viril, sa vulgarité, son comportement sexuellement troublant, tellement attirant et repoussant à la fois, son physique si bien bâti (et notamment là où je le pense) et tellement fascinant, et paradoxalement une sorte de facilité à se soumettre à ma volonté et aux violences morales qui l’accompagnaient (mon Dieu, quel plaisir de domination j’ai éprouvé à ces moments-là) ; de l’autre, David, avec sa sensibilité, sa (trop forte) retenue et une tendresse qui m’ont procuré ce que Jean-Philippe n’aurait pu me fournir en aucune manière. Le mariage du poivre et du sel en une certaine ...
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