Pensées pour moi-même (4)
Datte: 03/11/2020,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
Auteur: CamilleM, Source: Revebebe
... quelques millions de spermatozoïdes à la conquête de mon si beau visage (et, compte tenu de la quantité éjectée, je pouvais bien m’estimer heureuse que ce fût sa seconde éjaculation de la soirée !) ; et c’est cet événement fâcheux qui expliquait la faramineuse descente orbitale dont mon esprit venait d’être l’objet.
Dois-je vraiment te dire que, même si je n’ai pas apprécié d’avoir du sperme sur le visage (heureusement que mes yeux étaient fermés d’ailleurs), j’ai encore moins goûté (sans mauvais jeu de mots) d’avoir dans la bouche quelque chose qui tenait à la fois du blanc d’œuf salé et du vinaigre, sans parler d’une odeur un peu écœurante qui s’apparentait à de l’eau de Javel. Quand je pense que certaines femmes apprécient (enfin, c’est ce que j’ai entendu dire), je m’en étonne, à moins de supposer qu’il y a autant de goûts différents qu’il y a d’hommes (ce dont je doute aussi). Ceci dit, il faut quand même aussi le dire : après tout, je n’avais que ce que je méritais, et cette punition, je n’avais pas à dire qu’elle m’avait été injustement infligée.
Je dus également m’incliner devant un autre fait incontestable : c’est qu’en prenant finalement son plaisir d’une façon aussi soudaine, aussi imprévue par moi et en quelque sorte à mes dépens, Jean-Philippe venait de réaliser l’exploit d’égaliser dans les ultimes arrêts de jeu : comme ne pas lui reconnaître effectivement que le score final s’établissait désormais à 4 partout ? Pas de vainqueur, pas de vaincu ; somme ...
... toute, nous étions des adversaires qui s’étaient mesurés avec toute la dignité qui sied à leur rang, et qui s’étaient neutralisés. Il ne restait plus, comme dans les grandes compétitions, qu’à nous serrer la main en signe de respect mutuel, tout en nous félicitant l’une et l’autre d’avoir marqué tant de buts et d’avoir proposé une partie plaisante et si pleine de rebondissements.
Voilà, Alice, si tu veux revenir, tu le peux. Je m’en retourne maintenant dans le genre de films qu’on qualifie de « convenables ».
Que te dire de ce qui s’est ensuite passé, Alice ? Décrit-on le retour en voiture lorsqu’on a quitté la salle de concert ; parle-t-on de la corvée de vaisselle quand les convives sont partis ; parle-t-on du silence de la nuit une fois que le feu d’artifice est terminé ? De même, évoque-t-on généralement ce qui se passe une fois que l’orgasme a été atteint ?
Et pourtant, Alice, laisse-moi te le dire : même si ce qui a suivi a dû sembler terriblement banal (n’avoir aucun intérêt même) pour un spectateur virtuel, combien ce qui se passa après cette ivresse sauvage des corps m’apparaît encore aujourd’hui comme un moment magique, qui d’une certaine façon surpasse en félicité tout ce qui a précédé, un moment de douceur et de tendresse extrême comme je n’en avais jamais ressenti depuis longtemps, depuis Nicolas en fait.
Une fois tous les trois couchés sur les matelas à même le sol (et, en ce qui me concerne, une fois la plus grande partie de cette substance poisseuse ...