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Les Poèmes du Silence
Datte: 23/10/2020, Catégories: nonéro, poésie, Auteur: Adonide, Source: Revebebe
... danse endimanchée ! — Donc : Que fais-je si tard À me soucier de chimères Moi qui me marre Seule et le cœur en bière ? BARBIER À CONFESSE ! Ah ! quel rêve curieux Qui fredonne un bruit d’essieu Au creux d’une démence, du milieu D’un âge, que commande le Vieux ! Ah ! quelle drôle de vie ! Qui se lamente et se ravit Des glycines lentes en plein midi ! Quelle ombre ; quelle cruelle mélodie ! — Mais que dis-je ? On croirait mal, Cette morale qui s’afflige ! Qui écoute les plaintes, S’infiltrant entre les plinthes, Qui résonnent, écho monotone, Au fin fond d’une vallée d’automne ? Qui comprend les mornes appels, Au babillage de ritournelle, Ex-voto d’un troublant aveu, Se perdant au giron tremblant D’une : « qu’elle était belle, cette hirondelle ! » — Voyons, quel est le sens d’un Dieu ? Et Jackie qui me demande Picotement, paupières tiraillées ; du rimmel ? Douleur au fond des yeux Et le rimmel qui cligne, fondu, haletant ? Voyons, on y croit pas, on se lamente ! Et d’un cri perçant aux livides promesses Mitaines d’hiver et barbier à confesse J’imite le Marionnettiste, ô Vieux, ô Carapace D’un reflet de miroir, et je reconnais ma place ! Ah ! quel rêve curieux Qui se lasse et ...
... trépasse Demande d’une voix de basse Le sens de mes aveux ! Et le rimmel de clignoter d’hébétude Comme un phare d’aveugle solitude ! EN FÊTE ! J’ai l’âme en fête J’ai l’âme d’un poète ! Je fais des rimes Et puis je trime. Dur d’être poète, Dur de s’en remettre ! Trois p’tits tours et puis s’en vont J’ai une main de moribond ; Hosannah, stylo de pieux ! (Et je me vautre dans un pieu) J’ai l’âme en fête J’ai l’âme d’un poète ! Je passe tout mon temps À observer les passants Les chats qui font pipi Les oiseaux qui pépient Aussi bien sûr les hommes jolis Qui m’saluent d’un clin d’œil sexy ! Trois p’tits tours et puis s’en vont J’erre d’un pas de vagabond ; Hosannah, regards curieux ! (Et je m’éclate à qui mieux mieux) J’ai l’âme en fête J’ai l’âme d’un poète ! Dans mon calepin Je note tout partout En mangeant du pain Et des biscuits trop mous Et si le cœur m’en dit Par les rues j’me promène danse et ris Et si mon cœur mendie C’est pour mieux profiter de la vie ! Trois p’tits tours et puis s’en vont J’fais des claquettes sur mon balcon, Hosannah, ces cœurs envieux ! (Et mon coeur mendie par mes yeux) J’ai l’âme qui guette Le rire et la fête ! J’ai l’âme d’un poète !