Les Poèmes du Silence
Datte: 23/10/2020,
Catégories:
nonéro,
poésie,
Auteur: Adonide, Source: Revebebe
MARIONNETTISTE
Ceci n’est pas une accusation
Je vis ma vie sans aucune perfection
Je vous l’annonce, que vous me rendez si triste
Je vous parle, vous le Marionnettiste
Cette formidable souffrance qui m’habite
Je pleure et mon cœur pèse, mon cœur appelle
Dans un cri de vile haine, douleur, qui vole vite
Qui vole loin, et plus aucune réponse du maître
Mal de cœur, mal de vivre ; ces souvenirs
Ils affluent sans cesse et tournent devant moi
Dans un tourbillon insensé et dans un rire
Témoins de cristal et de couleurs ; des voix
Des regards, des gestes, des moments de joie
Des moments creux ou emplis d’une grande lumière
Le reflet de la mer si bleue, le reflet d’hier
Je souffre tellement, dites-moi Marionnettiste
Pourquoi, oh pourquoi, me rendez-vous si triste ?
Qu’ai-je fait à ces étoiles impassibles
Qui brillent là-haut imperturbablement
Qui m’enchaînent à leurs rayons d’argent
Qui me blessent, m’emplissent d’un rêve impossible ?
Qu’ai-je fait pour subir un sort si terrible ?
Cette sentence de coupable qui me tue
Qu’ai-je fait pour mériter cette injustice
Ce désespoir qui m’ôte tout salut ?
Je vous en prie, non, je n’ai pas mérité
Ce que vous m’avez pris, ce que vous m’avez fait
Marionnettiste, ceci n’est qu’une résignation
Je pleure d’avoir vécu votre condamnation
Et la vivre encore et encore
Ma peine criant dans mon corps !
FOULE
Averse glaciale de regards
De la foule sur les ...
... trottoirs
Pas scandés au rythme de la vie
Que l’on soit pressé
Ou qu’on vive au ralenti
Cadence effrénée
De milliers de pensées
On fait les magasins
Ou on tend la main
L’esprit tourné
Vers ses souhaits
Et là sur un banc
Moi, la tête qui pend
Yeux rivés sur le ciel
Luttant contre le sommeil
Silence autour de moi
Malgré tous ces pas
Foule indifférente
Froideur aberrante
Je regarde les abeilles
Les oiseaux, les gratte-ciels
Foule précipitée
Qui coule autour de moi
Je ne l’entends pas
Les pensées abîmées
Par tant de pâte malaxée
Le cœur écorché
Par tant de gens sans intérêt
Menés par le bout du nez
Comme de la pâte à modeler
Transformés
En objets
Destinés
Seulement
À acheter
Tout au fond de mon âme
Le flot de mes pensées
Copie le mouvement absurde
De ces zombies harassés
Déchaînés en une multitude
Aux contours flous et désordonnés
D’automatisme de foule insensé
De conscience de fous perforée
D’indifférence au cœur glacé
COMME UNE VIERGE
Ondée du soir en pluie fine
Aussi légère qu’un nuage de bruine
Onde de douceur lave les glycines
Tiédeur du vent, d’humeur câline
Je me lave de la méchanceté humaine
Allongée dans l’herbe humide
Évacue mon désenchantement et ma haine
Pleure au fond d’une pyramide
Refuge secret d’un caveau enterré
Où je me terre pour avoir la paix
Je rends les armes
Je prends les larmes
Aux tiges de ...