1. Le Petit Suisse


    Datte: 17/10/2020, Catégories: h, hh, hplusag, jeunes, rousseurs, complexe, amour, strip, intermast, Oral 69, préservati, hdanus, hsodo, lavement, init, confession, nostalgie, Gay Auteur: M.Gentil, Source: Revebebe

    À l’adolescence j’étais mal dans ma peau.
    
    Que je me dessine un peu pour vous, je suis roux. Très roux. Avec une peau très, très, très pâle et des taches de rousseur un peu partout : autour de mon nez, dans le dos, un peu partout, des petites taches. J’ai des cheveux très, très roux. Brillants, très fins, bouclés. Je les ai toujours eus assez longs, pour cacher mon visage très rond. Que je trouvais évidemment « trop » rond. Sans caractère. Je me trouvais moche. Alors je portais de gros pulls, des manteaux de laine épais un peu informes, des duffle-coats.
    
    Je m’intéressais aux antiquités et je traînais à la salle des ventes de Drouot, à Paris et puis aux Puces, à Saint-Ouen. J’y allais le dimanche matin avec mon père à Saint-Ouen. Un roux aussi, mais qui lui a l’air d’une espèce de barde, ou d’un poète irlandais. Beaucoup de succès avec les femmes, mon père. On faisait un drôle de duo, lui, le grand poète en tweed, musclé, l’irlando-écossais braillard et cultivé, parlant fort avec un accent anglais prononcé, tirant sur sa pipe de bruyère, enfonçant ses mains dans ses poches comme des poings de fer. Un genre d’Hemingway, mon père. Et puis moi, un mètre soixante dans un duffle-coat bleu, un peu rond, féminin, les lèvres très fines, les yeux bleus perçants. La seule chose que j’aimais chez moi.
    
    Au bout d’un moment, timide dans mes duffle-coats, à côté de mon père le colosse, on a commencé à m’appeler « mademoiselle », « madame ». Une fois un vendeur a même félicité mon ...
    ... père sur ma silhouette. J’étais un peu plus loin dans une allée du marché Biron. Je n’ai rien entendu. Lui me l’a répété après. Joyeux. Il riait aux éclats, mon colosse de père. On l’avait félicité de sa « petite jeune ». J’étais mortifié. J’avais tant honte. Mon père en plus qui s’en foutait.
    
    Au début, toutes ces remarques, ça faisait comme une brûlure. Je ne comprenais pas, j’étais un garçon. À quoi jouaient ses gens ? Surtout ces hommes qui semblaient se tromper exprès. Je n’appréciais pas. Je devenais sauvage. Mais je gardais mes cheveux au menton et mes duffle-coats.
    
    Puis des copains au collège ont commencé à se moquer de moi aussi, sur ce registre. Un jour, en troisième, dans une soirée, enfin à la fin, vers trois heures du matin, un camarade du lycée un peu mystérieux, que je connaissais mal, un brun un peu gothique et assez discret, s’est écroulé sur le même matelas que moi. Sa respiration me troublait. Que venait-il faire ici ? Je l’ai écouté respirer et je me suis endormi. Dans la nuit, nos corps se sont vraisemblablement rapprochés. Je dormais. C’était dans doute malgré moi. Ou peut-être lui s’était-il approché ? Je me suis retrouvé contre lui et soudain j’ai senti la couverture se soulever et sa main chercher mon corps. J’étais en demi-sommeil. Il commença à caresser mon dos. C’était si agréable sa main qui passait sur mes taches. Mais j’étais quand même mortifié. J’avais honte, mais j’aimais ce contact. Puis sa main a commencé à descendre sur mon boxer, puis ...
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