Rhapsody in blue - Fin
Datte: 17/10/2020,
Catégories:
fh,
nonéro,
regrets,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... qu’à rêver que nous faisons l’amour, puisque tout cela n’est pas réel.
Et je te tourne le dos sans attendre de réponse.
Un long cri me réveille, et je m’assieds brutalement, le corps couvert de sueur sous ma chemise de nuit. À ma respiration haletante, je comprends que c’est moi qui viens de crier.
Une caresse sur le bras me fait sursauter, et je me tourne vers toi. Dans la lueur de l’aube s’écoulant entre les fentes du store, tu m’observes fixement, un bras derrière la tête.
– Tu faisais un cauchemar, expliques-tu d’une voix basse.
– Oui… c’est vrai, réponds-je, encore sonnée. Ça ne m’arrive jamais.
Le pire, c’est que je m’en souviens. Tu étais en train de me poursuivre avec un couteau trempé de sang, et je fuyais, courais, criais à en perdre haleine, à travers des couloirs interminables et sombres qui se refermaient peu à peu sur moi. Quelle horrible expérience, même en rêve !
J’étouffe un rire nerveux qui ne trompe personne.
– C’est bête, je t’ai réveillé. Il est quelle heure ?
– Bientôt six heures et demie.
Je me recouche lentement, sentant ton regard sur moi. Nous restons un moment silencieux, alors que j’essaie vainement de me rendormir. Au bout de longues minutes, je tourne la tête vers toi. Tu me fixes avec une intensité troublante.
– Je t’ai vraiment réveillé ? demandé-je, intimidée.
– Non… j’étais déjà réveillé. Je te regardais dormir…
– Ah bon ? Ah… tu me regardais plutôt faire un cauchemar, alors.
Ce qui expliquait ...
... peut-être que c’était toi qui me poursuivais pour me tuer dans cet affreux cauchemar ! J’ai dû sentir ton regard sur moi pendant mon sommeil. N’empêche, j’aurais pu rêver d’autre chose.
Nous nous observons à nouveau. Ton visage est si proche que je peux sentir ton souffle chaud effleurer mon front. Il paraît que lorsque nous avons peur, une décharge d’adrénaline file dans nos veines ; et que cette bouffée d’adrénaline peut aisément se transformer en désir sexuel.
Voilà qui expliquerait l’excitation qui m’a saisie à la vue de ton torse, nu jusqu’à la taille… Je détourne prudemment la tête, devinant le courant qui s’est échangé entre nos corps et qui commence sérieusement à nous électriser.
Ta main, que je sens soudain ramper sur mon ventre, me confirme le diagnostic. Retenant ma respiration, je glisse mes yeux dans les tiens, et y lis la même envie. Et pourtant, tu ne bouges pas, te contentant de me caresser de tes doigts légers sous la couette.
Je vois. Après la rebuffade de la veille, tu attends le signal de consentement. Logique.
– Tu sais, chuchoté-je, il paraît que lorsque deux personnes se retrouvent après de longues années d’absence, elles reprennent automatiquement la relation qu’elles avaient avant d’être séparées.
Tes yeux pétillent.
– Et tu trouves que c’est mal ? demandes-tu.
– Je crois qu’on ne peut rien y faire. Alors, on le fait, ce câlin ?
Nos lèvres se joignent enfin, dans un long baiser.
C’est sans doute la dernière fois que nous ...