1. Les moches sont les pires des salopes


    Datte: 11/10/2020, Catégories: fh, couleurs, complexe, laid(e)s, ffontaine, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... eues ouvertes. Secourable, précédant mes folles attentes, elle me seconda dans cette délicieuse tâche toujours en dévorant voracement mes lèvres. Je savais que l’assombrissement ambiant atténuait ses gênes. Bientôt elle ne porta plus qu’un modeste soutien-gorge blanc dépourvu de toute fioriture. Je tâtonnai aussi inutilement que fébrilement pour défaire les entraves maudites qui retardaient mes régals. Ce fut encore elle qui, prévenante, m’apporta son renfort, et bientôt j’écrasai de mon poitrail cette voluptueuse conjonction du doux et du dur. Je fus surpris tant par l’onctuosité de sa peau que par la force de son étreinte. Il me fallait maintenant ménager soit ses pudeurs, soit ses susceptibilités.
    
    L’obscurité régnante était favorable aux premières mais pouvait accréditer en son esprit l’idée que j’avais quelques appréhensions à la découvrir en tenue d’Ève. Entre ces deux écueils, je préférai la brusquer dans son confort immédiat pour lui épargner d’amères interrogations futures. Ce choix avait en outre l’avantage de satisfaire ce que je pouvais sans risque à présent appeler mon désir de la voir dénudée. Je m’arrachai à ses bras tentaculaires puis allai écarter les tentures opaques et les volets qui obstruaient mes fenêtres. Je me retournai et la vis dans un rayon de lumière, tout éblouie de celle-ci comme de son sort. Elle devint écarlate et attrapa son chemisier dont elle dissimula précipitamment sa gorge. Ce geste émanant d’une jeune femme qui frisait la trentaine ...
    ... fut absolument ensorceleur tant il alliait, me sembla-t-il, réserve bien réelle avec convenance affectée.
    
    — Non, mon Amalia, quitte ces embarras : je veux à l’envi et te contempler, et te déguster. De grâce, retire ce chiffon.
    
    Le mouvement, je le sentis, fut difficile et empreint de mille réticences, mais à mesure qu’elle évinçait le tissu dissimulateur une confiance la gagnait et son sourire s’élargissait. J’étais subjugué par l’harmonie des rondeurs qu’elle déployait, bien plus seyantes ainsi dévoilées que sous de tristes oripeaux occultées. Elle me révéla une poitrine divine, deux hémisphères parfaits, ni trop lourds, ni trop menus, serrés l’un contre l’autre, ronds et réguliers, fermes et fiers sur lesquels se dessinaient de vastes aréoles carminées par leurs alarmes. Une peau souple et exceptionnellement lisse, d’une exquise blancheur, était tendue sur ces appas magnifiques. Un entrelacs presque invisible de délicates veinules bleutées enluminait sa gorge et palpitait d’une imperceptible et délicieuse attente. Elle remonta ses jambes sur le canapé afin de s’y allonger complètement et croisa les bras derrière sa nuque. Elle adopta dès lors la posture et la conformation de ces sirènes qui bombaient leur poitrail à la proue des grands voiliers d’antan en partance pour des terres ignorées. Vers quels horizons allait-elle, voulait-elle ainsi m’embarquer ?
    
    Pour l’instant, mon exploration se bornait à la découverte des trésors insoupçonnés de mon laideron. Je m’étonnais ...
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