1. The Mabuse Company


    Datte: 10/10/2020, Catégories: nonéro, policier, sf, revebebe, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... Metropolis. Bon. J’avais trouvé Fritz au Metropolis. Et alors ? En quoi cela pouvait-il m’aider ? Je fus interrompu dans mes pensées par la voix de l’inspecteur Forman.
    
    — Vous êtes toujours là, monsieur Carmelo ?
    — Oui, répondit l’homme qui m’avait guidé jusqu’à cette pièce. Sa voix venait d’une autre partie de la salle.
    — Y a-t-il dans cette pièce une effigie de Fritz Lang ?
    — Je vous demande pardon ?
    — Y a-t-il une des statues de cire qui soit censée représenter Fritz Lang ?
    — Vous m’en demandez trop, inspecteur. Je ne suis pas responsable de cette partie du site.
    — Alors, appelez-moi le responsable !
    
    La provenance de sa voix me prouvait qu’il retournait vers l’entrée de la pièce.
    
    — Il n’y pas d’autre sortie à cette pièce ?
    
    J’eus comme une révélation.
    
    — Pas à ma connaissance.
    
    Une autre sortie. Je devais chercher une issue. Probablement près de Fritz.
    
    — Bon, je vais attendre ici, près de la porte. Allez me chercher le responsable du site.
    
    Une trappe dans le sol ? Ou un passage contre un mur ? Je fouillai chaque recoin de la salle auprès de la statue du réalisateur. Mais je ne vis rien. Rien qui paraisse une issue. Je relevai les yeux sur la statue elle-même. Je détaillai chaque centimètre carré de sa surface, cherchant à déceler une inscription ou quelque chose de spécial. Les jambes, le bassin, le torse, la tête, la caméra, le bras tendu.
    
    Et soudain je compris. Le bras tendu, index levé. C’était ça ! C’était une indication. Je suivis des ...
    ... yeux la direction désignée et je sus aussitôt que j’avais raison. À quelques mètres, derrière trois autres statues de cire représentant des ouvriers peinant au travail, se trouvait appuyé contre un mur une sorte d’énorme fourneau, légèrement en hauteur, et auquel on accédait par quelques marches. Et le doigt du réalisateur pointait exactement sur le foyer de ce gros fourneau.
    
    Je m’en approchai le plus discrètement possible, jusqu’au pied du petit escalier. Et plus je m’avançai, plus j’étais persuadé que le foyer du fourneau cachait une porte. Il me fallait monter les quelques marches. En espérant que le décor fût plus solide qu’il n’en avait l’air, je posai le pied sur la première, puis gravis la seconde. Ça tenait.
    
    Je regardai derrière moi vers la porte d’entrée de l’immense salle, afin de m’assurer que Forman ne m’apercevrait pas de là où il se trouvait. Je ne vis pas la porte, cachée derrière d’autres décors, et en déduisis que lui non plus ne pouvait me voir.
    
    Arrivé à hauteur du faux foyer, je tentai doucement de faire pivoter le décor, de dévoiler une porte. Mais rien ne bougeait. J’insistai un peu et fus conforté dans mon espoir. Une sorte de passage s’était dessiné dans le décor lorsque je l’avais remué. Mais je n’arrivais toujours pas à l’ouvrir. Une autre voix retentit, provenant du couloir :
    
    — Inspecteur Forman ? Je m’appelle Bing, je suis le responsable de cette salle. Que puis-je faire pour vous aider ?
    — J’ai de fortes raisons de croire qu’un fugitif a ...
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