1. The Mabuse Company


    Datte: 10/10/2020, Catégories: nonéro, policier, sf, revebebe, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... minutes passèrent tandis que je tournais en tous sens dans cette immense pièce.
    
    Un bruit me fit soudain sursauter. C’était la porte par laquelle j’étais arrivé ; quelqu’un venait de l’ouvrir. Je m’immobilisai instantanément, caché derrière un décor ; j’étais à peu près en plein centre de la salle. J’entendis des bruits de pas. Deux personnes venaient d’entrer et parlaient ; je reconnus la voix de l’homme qui m’avait amené ici, et la seconde voix me rappela également quelque chose.
    
    — Vous voyez ? Il n’y a personne ici. C’était une fausse alerte, je vous ai dit.
    — Vous n’aviez pas à interrompre l’alerte. Vous ne pouvez le faire qu’en présence d’un fonctionnaire de police !
    
    « Ça y est. J’ai trouvé, » pensai-je, « c’est la voix de l’inspecteur Forman. » Ce charmant policier de la PAV qui était venu me trouver à mon appartement pour m’envoyer infiltrer Revebebe… Il y eut un silence, et il reprit :
    
    — Vous permettez que je jette un œil ?
    — Je vous en prie.
    — Le message d’alerte était clair. Notre fugitif est dans votre bâtiment. Et comme aux dernières nouvelles, il cherchait un lieu appelé Metropolis…
    
    Encore un silence. Quelques bruits de pas qui s’approchaient.
    
    — Gufti ?
    
    La voix de l’inspecteur Forman me tira de la rêverie.
    
    — Gufti, je sais que vous êtes ici.
    
    Ce flic ne doutait de rien. Il pensait vraiment que j’allais lui répondre ?
    
    — Le mieux que vous ayez à faire est de vous rendre sans résistance.
    
    Sa voix se rapprochait doucement de moi ...
    ... ; il marchait dans ma direction. Il fallait que je bouge. Je décidai d’enlever mes chaussures, pour faire moins de bruit. Je les cachai silencieusement sous un meuble de décor, puis me faufilai à pas de loup dans une autre direction.
    
    — Gufti, répondez !
    
    Cet inspecteur était stupide ; comme il parlait, il m’indiquait sa position. Je n’avais qu’à m’éloigner de lui. Mais, en même temps, pour aller où ? Tout en m’esquivant, je cherchai toujours des yeux ce qui aurait pu être Fritz.
    
    J’étais en train de me déplacer doucement en silence lorsque je tombai presque nez à nez avec une statue de ce qui aurait pu être un réalisateur. L’homme de cire avait le visage enfoui derrière une grosse caméra qui semblait dater de la protohistoire du cinéma, et il levait la main droite en avant, légèrement vers le haut, dans une sorte de geste de victoire.
    
    Je l’étudiai quelques secondes, mais quelque chose me fit tressaillir. Une ombre qui avait bougé sur le côté. Je me figeai dans une pose théâtrale, retenant ma respiration. Et je devinai un mouvement sur ma gauche ; l’inspecteur Forman venait de passer à quelques mètres de moi.
    
    J’attendis qu’il se fût éloigné pour regarder plus précisément la statue de cire de Fritz. Mais qu’y avait-il à voir ? Rien si ce n’est tout un attirail et d’autres statues autour de lui qui semblaient confirmer que ça pouvait être Fritz Lang qui était représenté ici.
    
    Et alors ? Je me répétai les paroles que Tilya m’avaient adressées. Cherchez Fritz au ...
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