Le temps du pardon
Datte: 08/10/2020,
Catégories:
amour,
confession,
nostalgie,
regrets,
Auteur: Jane Does, Source: Revebebe
... dis que si Armand avait été différent avec moi… mais inutile de revenir sur le passé. J’ai beaucoup aimé, me suis vautrée dans d’innombrables bras, pour vivre une vie facile. Mais qu’en reste-t-il de ces instants où la chaleur d’un corps ne faisant que passer s’évanouissait dans une rue, me laissant vide d’une autre forme d’amour ?
J’ai de l’argent, une belle maison, une belle voiture, et les gens souvent m’envient. Eh bien, je me dois de leur dire que le bonheur ne se découvre pas au creux des draps avec mille et une bites à caresser. Une seule devrait suffire, si elle est bien choisie. Une unique queue, pourvu que l’homme qui l’accompagne soit un amour et qu’il partage tout avec vous. J’ai dispensé du sexe, pas de l’amour et c’est là la seule différence. Mais c’est l’existence que j’ai voulue et personne n’a forcé mes choix.
Et Geneviève me direz-vous ? Si j’avais dit non, aurait-elle eu une autre possibilité que de renoncer à me faire faire ce que je ne voulais pas faire ? Il me faut tout de même faire une dernière chose avant que j’aille rejoindre toutes mes chères disparues. Je voudrais me rabibocher avec Adèle avant qu’il ne soit vraiment trop tard pour cela. Puis, vous savez quoi ? J’ai aussi engagé un détective pour rechercher Peter… cet officier allemand qui nous a séparés, mon amie et moi.
Peut-être que si je parvenais à le revoir, ma chère, très chère Adèle comprendrait que je n’ai jamais voulu nuire à quiconque. Et puis, je suis certaine que même très ...
... âgé, il doit bien se souvenir de nos voyages en voiture blindée… je garde bien à l’esprit l’image de ses doigts courant sur un piano pour interpréter Mozart… Pourquoi m’aurait-il, lui, perdue dans sa mémoire ? Je sais… je radote, deviens une vieille folle sénile… mais les ans pèsent aussi sur mes épaules.
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Les cloches sonnent à toute volée. Un jeune Président nous rappelle des souvenirs bizarres. Ceux d’un Maréchal de France déshonoré, qui a cru aussi bien faire. Et je suis là, debout devant toi, ma chère Adèle. Quelques larmes coulent sur ma joue alors que ton teint si pâle me laisse croire que tu as froid. Je voudrais te raconter, te dire, te serrer contre moi. Et mes mains tremblent devant les tiennes si figées. Nous ne sommes guère nombreux à te veiller. Mais nos amis sont tous là où tu es toi aussi. Je me sens si seule.
Trois garçons viennent d’entrer. Ils ont ta bouille, ma belle. Tu ne peux guère les renier, je sais je devrais dire tu ne pouvais guère… mais je ne veux pas m’y résoudre, pas encore. Le plus âgé des trois est là, tout proche de moi qui ne te quitte plus des yeux.
— Vous êtes Charlotte, n’est-ce pas ?
— … Comment le savez-vous ?
— Oh, notre mère… maman nous parlait si souvent de vous, de votre amitié. Elle revenait sans cesse sur des années où vous étiez comme les doigts de la main.
— Pourquoi n’a-t-elle jamais fait ce pas qui nous aurait permis de nous retrouver ? Mon Dieu, pourquoi, Adèle ?
— Elle nous parlait si souvent de vous, ...