1. La hutte


    Datte: 21/04/2018, Catégories: fh, fplusag, vacances, hdomine, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... canards qui ne cessent de crier. Le soleil déclinant donne aux gros nuages noirs des formes menaçantes.
    
    À son retour, Valentin dépose les fusils et des cartouches sur la tablette devant nous, se glisse à ma gauche et Max s’installe à ma droite. Le fauteuil s’enfonce sous son poids.
    
    — Il y a deux caneslongs-cris, celles de gauche, qui doivent signaler la mare aux oiseaux qui passent, et troiscourts-cris, à droite, de l’autre côté du mâle. Celles-ci ne chantent que lorsque des canards vont se poser. Il est très important que tu repères la position des appelants maintenant, de jour, pour ne pas leur tirer dessus quand il fera nuit. Voilà ton fusil !
    — Mais je ne sais pas tirer, j’ai peur du recul !
    — Mais si, c’est facile, tu verras, tu vises juste le bec.
    — Valentin, je préfère vous regarder.
    — Bon, on verra plus tard, tranche, péremptoire, Max.
    
    Les canes n’arrêtent pas de crier, le soleil disparaît vers la mer, le faisceau du phare de Fort-Mahon balaie régulièrement l’horizon. Je suis coincée entre les deux garçons, et dois lutter contre le dévers du fauteuil fatigué qui penche du côté de Max ; je me demande s’il pèse plus du quintal. De temps en temps, des coups de feu résonnent au loin, et mes compagnons m’indiquent le nom de la hutte chanceuse. Tout d’un coup, simultanément, ils se tendent tous les deux, et chuchotent :
    
    — Écoutez, ça se pose !
    
    Je ne vois strictement rien. Ils pointent les fusils vers la mare, comptent jusqu’à trois et tirent ensemble. Le ...
    ... bruit est assourdissant, une odeur âcre de poudre emplit l’air, et ils crient de concert :
    
    — On l’a eu !
    
    Valentin se lève, saisit ses cuissardes et se précipite dehors pour ramasser la malheureuse victime. J’essaie d’en profiter pour m’écarter de Max, mais, malgré mon mouvement, sa cuisse reste collée à la mienne. Le frère de Chloé revient, arborant fièrement un joli petit canard à la tête verte et brune. Il me le tend, son corps est encore chaud.
    
    — Mais c’est un bébé que vous avez tué !
    
    Les deux garçons éclatent de rire, ma remarque doit être incongrue !
    
    — Mais, non, Élodie, c’est une sarcelle, un petit canard qui ne grossit pas plus, vole très vite et nous vient de Russie.
    
    Vexée, je me renfrogne. Le concert assourdissant et fort peu harmonieux des canes reprend, je m’assoupis presque, la pression de la cuisse de Max contre la mienne me paraît de plus en plus lourde. Notre réduit est devenu complètement obscur.
    
    Je suis brutalement ramenée à la réalité par un nouveau chuchotement, suivi par les coups de tonnerre du tir des fusils. Valentin sort à nouveau, la main de Max vient se poser sur ma cuisse. Interloquée, je tarde à réagir ; ses doigts s’animent, je me déplace vers la place de Valentin, sans arriver à la décoller. Heureusement, ce denier revient, arborant cette fois deux petits canards. Allumant la bougie, il me les montre :
    
    — Celui qui a les plumes colorées, c’est le mâle. La femelle est plus terne.
    — C’est l’inverse pour les humains, ajoute ...
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