1. La hutte


    Datte: 21/04/2018, Catégories: fh, fplusag, vacances, hdomine, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... répond :
    
    — Pourquoi pas ?
    
    Nous serpentons entre les mares, toutes semblables, vers le lit de la rivière découvert par la marée. Je m’étonne de la présence, au bord de chacune d’entre elles, d’un petit monticule d’où émerge un étrange capot. J’interroge mon jeune cerbère.
    
    — Ce sont les entrées des huttes, qui nous permettent de nous cacher, la nuit, pour chasser les canards. Voilà la nôtre, me dit-il en s’approchant d’une des mares jouxtant presque la rivière.
    
    Valentin pose ses outils, soulève un grand couvercle et dévoile une espèce de tuyau vertical. Il s’y glisse, le regard brillant.
    
    — Désolé, les filles, ici, il n’y a pas d’aspirateur ! Suivez-moi !
    
    J’obtempère. Visiblement, le boyau, d’environ un mètre de hauteur, n’a pas été conçu pour celles qui ont de la poitrine, et je dois me contorsionner pour m’y glisser, sous les commentaires amusés de Chloé, qui me propose d’aller chercher un rabot ! J’atteins enfin les quelques marches d’un escabeau de bois, et me retrouve dans le noir, saisie par la lourde odeur d’humidité que dégagent les lieux. La lueur tremblante de la bougie allumée par Valentin me révèle un coin réchaud, et, derrière l’échelle, une espèce de couchette encastrée. Mon guide ouvre une porte et me dit :
    
    — Voici la salle d’affût.
    
    La pièce est longue et étroite. Il fait glisser deux longs volets de bois rectangulaires sur le devant, et deux plus petits sur chaque côté, et j’aperçois la mare. L’eau est presqu’à hauteur des yeux, et je ...
    ... comprends pourquoi chaque petite butte de terre avançait dans les mares. Divers objets étranges gisent sur une planche juste en dessous des ouvertures. Chloé m’entraîne dans un fauteuil de cuir rouge avachi, type voiture américaine, qui fait face aux ouvertures, et nous nous y asseyons. Valentin m’explique :
    
    — La nuit, nous guettons d’ici les canards qui se posent et nous les tirons à travers lesguignettes.
    
    Je remarque en effet que des ébauches de bois grossières, imitant la forme des canards, flottent devant nous.
    
    — Vous les guettez toute la nuit ?
    — Oui, mais, en fait, nous disposons aussi des canards vivants, desappelants, qui attirent les migrateurs par leurs cris et nous préviennent de leur arrivée, m’explique le jeune homme d’un ton passionné. Parfois, nous pouvons prendre un peu de repos derrière.
    — Des traîtres, en quelque sorte ?
    — Ne sois pas négative, Élodie, c’est magique. Tu devrais venir au passage de la Toussaint, tu ne le regretteras pas.
    
    Je me retourne vers Chloé, guettant sa réaction. Elle me dit :
    
    — Tu sais, quand il y a du passage, tous les hommes du pays passent leurs nuits à la hutte. Il y en a même qui viennent d’Abbeville ! Mais, une fois dans ta vie, tu devrais voir ça. Viens le week-end de la Toussaint, c’est un bon moment pour le passage des canards.
    
    Les yeux de Valentin s’illuminent à cette proposition, et je bougonne une promesse d’accord. Pressée d’échapper à une corvée de ménage (sans aspirateur), Chloé remonte hors du réduit ; ...
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