1. Mon patron, cet abruti (3 / 7)


    Datte: 19/09/2020, Catégories: fh, Collègues / Travail hsoumis, champagne, nonéro, Humour hsoumisaf, Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe

    ... devant la porte. J’abaisse la barre anti-panique et pousse le battant métallique. Dans le jardinet, je rajuste ma tenue à la hâte, contourne la bâtisse et me retrouve dans la rue où je fonce à toutes pompes vers ma voiture, stationnée un peu plus loin ; et ce n’est qu’une fois lancée dans le flot de la circulation que je commence à reprendre mon souffle.
    
    -oOo-
    
    — Et tu trouves pas ça bizarre, un gars qui a une sorte de salon privé en haut de ses bureaux ?
    — Oui, dis-je à Pauline. Très bizarre.
    — Les employés doivent le savoir, non ?
    
    J’hésite.
    
    — Ça ferme à clé, et il semblerait qu’il s’en réserve l’accès. Il avait l’air étonné quand j’ai dit que j’avais trouvé la porte non verrouillée. Il a dit qu’il avait dû oublier de la fermer, mais n’en avait pas l’air très convaincu.
    — C’est étrange, en effet. Et le petit mot ? Et la clé ?
    
    Pauline désigne le papier, posé sur la table du salon, juste devant nous.
    
    — Si quelqu’un t’a fait parvenir ça, c’est pour que tu ailles au grenier, non ?
    — Sans doute.
    — Et c’est pas lui qui aurait fait le coup ?
    — C’est ce que j’ai pensé aussi.
    — C’est peut-être lui qui s’est arrangé pour que tu y ailles, non ?
    — Ça ne ...
    ... fait toujours que des suppositions, dis-je.
    
    Pauline ricane.
    
    — Si tu veux mon avis, peut-être que ton patron a goupillé tout ça pour organiser quelques rendez-vous galants à l’insu de sa femme.
    — Ouais. C’est tordu, comme système. Surtout au boulot, avec le nombre de gens qui bossent dans le bâtiment.
    — D’après la description que tu viens de me faire de lui, je crois que ton boss est… un peu fêlé.
    
    Je passe la main dans mes cheveux. Tout ça ne me plaît pas.
    
    — Et je fais quoi, moi, demain, si je le vois ?
    — Rien. Moins tu en fais, moins tu risques d’ennuis, à mon avis.
    — Tu crois ? Il ne va pas me harceler, maintenant ?
    — Tu connais certaines choses sur lui, et je présume qu’il n’a pas envie que ça s’ébruite, alors je ne pense pas qu’il va te faire des ennuis. Bien sûr, il essaiera peut-être encore de…
    
    Pauline me regarde en souriant, l’air égrillard.
    
    — Il va te manger dans la main, ma chérie. C’est pas beau, ça ?
    
    Poppy est une incorrigible optimiste, mais moi pas. Les tensions dans ma poitrine n’annoncent rien de bon, et j’appréhende déjà ma prochaine journée de travail chez Darville Printing. Demain, c’est promis, je mets un soutif modèle costaud ! 
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