L'Étreinte
Datte: 17/09/2020,
Catégories:
ff,
inconnu,
boitenuit,
fantastiqu,
Auteur: Ikky, Source: Revebebe
... passer sans même plus d’un simple regard vers moi. La porte elle-même menait vers un couloir. Lorsqu’elle fut refermée derrière moi, le son de la musique me parvint étouffé. Il régnait ici un niveau sonore bien plus agréable. Le couloir continuait sur une quinzaine de mètre, bordé de part et d’autre de portes toutes identiques. Je passais devant la première, puis la seconde, ne sachant vers laquelle me diriger. Mais en arrivant devant la troisième, je sentis quelque chose, comme un picotement léger dans la nuque. Sans même me demander d’où il pouvait bien provenir, j’entrais.
C’était un salon privé. Plusieurs fauteuils et un canapé, tous d’une qualité bien supérieure à ce qui se trouvait en salle, se tenaient là, entourant une table basse sur laquelle un seau se trouvait. Lui-même contenait une bouteille de champagne et des glaçons. Il n’y avait ici que la jeune femme qui m’avait accostée. La porte se referma en silence derrière-moi, laissant la pièce dans un étrange silence, seulement brisé par les basses de la musique désormais lointaine.
— Enlève ton t-shirt, me dit-elle simplement.
Je n’ai jamais été sujette à l’exhibitionnisme devant des étrangers, même si je ne suis pas prude pour autant. Cela dit, bien que la demande fusse troublante, je ne me sentais presque plus moi-même. Mes mains se levèrent, d’abord hésitantes, puis dans un geste plus affirmé. Lentement, comme je l’aurai fait face à un amant en devenir, je retirais mon t-shirt. D’un mouvement détaché, je ...
... l’expédiais sur un des fauteuils.
La blonde se leva du canapé où elle s’était assise, et s’approcha de moi. Du bout de l’index, avec une lenteur électrisante, elle m’effleura le ventre, un sein, une épaule… elle crocheta la bretelle de mon soutien-gorge de dentelle rouge, et la fit chuter. Cette fois, c’était l’extérieur de tous ses doigts qu’elle fit passer sur ma peau, se dirigeant vers ma gorge, vers mes lèvres… la jointure de son majeur s’arrêta ici, me faisant entrouvrir les lèvres d’un simple geste. Elle retourna sa main pour venir épouser ma joue de sa paume en un mouvement non dénué d’une certaine tendresse.
Je ne me reconnaissais plus. Non seulement je me désapais devant une inconnue après l’avoir suivie sans réel motif vers un salon privé, mais en plus, je la laissais me caresser comme un amant, comme ça. Mais quelque chose dans sa voix… chaque fois que je repensais à ses yeux, je me sentais perdue et groggy. Comme après une nuit d’ivresse agréable.
— Je m’appelle Suzanne. Mais tu peux m’appeler Suzy.
Et sans me laisser réellement le temps d’imprimer cette information, elle vint poser ses lèvres sur les miennes. Je lui rendais son baiser, presque défaillante. C’était totalement nouveau pour moi. Non pas d’embrasser une fille, mais d’aimer ça. Quelques secondes qui me parurent une éternité passèrent, puis, naturellement, ma bouche s’entrouvrit en même temps que la sienne et nos langues se joignirent. Aventureuses, joueuses, elles se frôlèrent, luttèrent, ...