L'Étreinte - Histoires de Sexe

L'Étreinte

... drague dans de tels endroits. Peut-être ai-je un problème avec la drague en général, au vu de ma situation de célibat. Ce n’est pas que je manque de prétendants, bien au contraire. Mais des expériences gâchées m’ont rendue paranoïaque, et désormais, je ne me laisse approcher qu’avec la plus extrême des précautions. Au milieu de ces yeux masculins, un regard féminin attire mon attention. Bon, il faut admettre qu’il appartient à une jeune femme à la beauté sauvage et indomptée qui vient tout juste de s’asseoir en face de moi, à la place que l’un de mes amis a laissé temporairement vacante.

— Cette place est pr… commençai-je, mais elle ne me laissa pas l’occasion de finir.
— Sélène, c’est ça ?

Un peu surprise, j’hausse un sourcil.

— Oui en effet, comment con…
— C’est comme ça que vous a appelé votre amie, il y a moins d’une minute.

Le deuxième sourcil rejoint le premier en hauteur, alors que je me demande comment elle a bien pu entendre mon nom dans un brouhaha pareil sans être proche.

— Je vous regarde depuis un moment, Sélène, continue-t-elle. Vous êtes une jeune femme pleine de sensualité et d’une beauté rare.
— Attendez, que…
— Mais sous votre charme, derrière vos courbes, vos yeux trahissent à la fois solitude et chagrin.

D’un geste gracieux, presque félin, elle se pencha vers moi. J’étais étonné de la clarté avec laquelle j’entendais sa voix douce et mesurée, alors que je devais parler si fort moi-même pour me faire entendre.

— Je peux mettre ...

... fin à ceci. Cela vous demandera du courage, de la volonté et un soupçon de spontanéité. Mais, je peux vous l’assurer, le jeu en vaut la chandelle.

Son sourire, pourtant quelque part ironique, éclipsait ses mots si cruels et étranges l’instant d’avant. Je secouai la tête et haussai les épaules, l’air perplexe, mais elle n’y prêta pas attention.

— Si vous cherchez un peu d’aventure, si vous souhaitez comprendre pourquoi je vous dis tout ça, vous n’avez qu’à me suivre.

D’un mouvement vif, elle se leva, fit demi-tour, et s’enfonça dans la foule. Je bus une gorgée de tequila alors que je suivais des yeux sa chevelure blonde et, lorsque personne ne passait devant, observais le mouvement lancinant et suave de ses fesses. Je détaillai machinalement sa tenue : une robe splendide, probablement d’un couturier, ses chaussures à talons si fins… Je revins à moi au bout de quelques secondes, alors qu’elle se retournait pour me regarder droit dans les yeux avant de passer une porte devant laquelle un colosse semblait monter la garde.

J’aurais aimé dire que mon hésitation dura plus d’une seconde, mais ce serait faux. N’écoutant que ma déraison, je finis mon verre d’une traite, ce qui m’arracha une petite moue, et tandis que mes pas me menèrent vers cette porte, je pris mon téléphone dans la poche de mon pantalon et rédigeai un texto à l’attention de l’une de mes amies du soir, afin de lui signaler que je ne me sentais pas tip-top et que je rentrais.

L’homme à la porte ma laissa ...