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Terre des hommes (1)
Datte: 17/09/2020, Catégories: Erotique, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... politesse. Sans qu’elle fixe le grand gaillard qui attendait, planté dans l’entrée. Mais lui… avait déjà le regard sur cette silhouette fine, cette femme aux cheveux mi-longs d’un brun soyeux. Il scrutait ses formes qui attiraient sans pour autant en paraitre vulgaires. Assurément une très jolie femme. Puis il y avait eu le cérémonial du baiser. Bernard n’avait pas quitté des yeux le couple qui s’embrassait. Les lèvres furtivement s’étaient réunies dans une bise entre époux. Un moment presque intime qui l’avait remué, gêné plus qu’il ne l’aurait voulu. Il lui avait pourtant semblé qu’elle aussi avait gardé les quinquets sur lui, alors que son mari lui, paupières closes aurait volontiers introduit sa langue dans cette bouche colorée d’un trait de rouge. Mais ça avait été tellement furtif… peut-être qu’il s’était trompé après tout ! — Je vous ai préparé la chambre d’ami. Tu veux bien accompagner ton ami, Christophe ? Le lit est fait, la chambre est aérée et j’ai gardé la porte entrouverte. La cheminée devrait conserver une certaine chaleur pour la nuit. — J’ai faim ma belle… et toi Bernard ? Tu veux manger un morceau ? Le type d’une stature identique à celle de son mari ne décrochait plus un mot. Son sac à la main, il attendait comme une cruche. Mais Marie-Anne eut l’impression que ce gaillard avait interprété les propos de son compagnon d’une manière bien différente. Elle parut soulagée alors que les deux hommes se dirigeaient vers le corridor qui menait à la ...
... partie nuit de la maison. Finalement ce Bernard avait quelque chose de triste en lui, comme des yeux de cocker. Un pauvre chien délaissé par sa femme… La cuisine embaumait alors que les trois convives se mettaient les pieds sous la table. La cheminée dans le salon attenant ronronnait et délivrait sa quiète chaleur. Le civet était digne d’un grand restaurant et le vin, remonté de la cave, directement tiré du tonnelet, se mariait avantageusement au mets servi. La discussion allait bon train, les hommes pris par les dents, en oubliaient qu’ils étaient en vacances. Comme toujours le travail était sur le tapis ce qui eut le don d’énerver un peu la brune. — Vous n’avez donc jamais d’autres sujets de conversation ? Mettez deux hommes autour d’une table et invariablement de quoi parleront-ils ? Mais de leur fichu boulot ou de politique, bien sûr ! — Tu as raison ma chérie… mais… — Tiens ! Cet après-midi sur le bord du ruisseau, j’ai cru voir une jolie truite. — Vous avez donc des poissons dans ce coin ? — Ben oui ! Tu sais Bernard, le ruisseau rejoint la rivière quelques kilomètres en contrebas et les Farios en septembre remontent pour frayer. Des alevins sont nés ici et ils grandissent au calme. — Au calme… au calme, pas toujours ! Nous avons aussi un grand oiseau gris qui se charge d’en manger quelques-uns de ces poissonnets. — Vous voulez parler d’un héron Marie-Anne ? — Oui ! Le héron cendré. Une espèce protégée et il y en a partout depuis quelques années. ...