Addicte (2) - Histoires de Sexe

Addicte (2)

... voix. La maison recelait des trésors insoupçonnables sous une apparence vieillotte.

– Ça ne t’ennuie pas si je me mets à l’aise ?

Agnès se dévêtit sans attendre une réponse, non par provocation ni par intérêt, juste pour se mettre en osmose avec son lieu de vie, elle respirait la spontanéité. J’évitai de me focaliser sur ses rondeurs exposées à la lumière crue des lampes de jardin.

– Se sentir nue sous le ciel de Paris à l’abri des regards indiscrets, c’est un ressenti exceptionnel. Tu devrais essayer.

La proposition fit ressurgir l’idée d’une pensée licencieuse de mon hôtesse. Allais-je me laisser prendre au piège grossier enrobé de gentillesse ? Elle m’ignora. La voir dos tourné s’enfoncer dans l’eau sonna le glas de mes dernières réticences, je laissai tomber les vêtements en vrac sur une chaise longue en bordure de la piscine. La natation faisait partie de mes distractions favorites depuis des années, quelques brasses permirent de la rejoindre au milieu du bassin.

– Alors ?

Le comportement d’Agnès tenait davantage de certitudes amenées par l’expérience que d’une provocation intéressée, elle bâtissait un monde à la mesure de ses ambitions comme seule une femme d’affaires expérimentée pouvait le faire, indépendante mais à l’écoute des autres.

– C’est génial, répondis-je en entamant quelques longueurs.

Me laisser sécher à la chaleur nocturne sur le bord d’une piscine de jardin au cœur de Paris, l’idée m’aurait amusée quelques heures auparavant. ...

... Allongée nue sur la grande serviette de bain, les yeux rivés au ciel constellé d’étoiles, je savourai l’instant présent à sa juste valeur. Si mon amie d’enfance à Orléans savait ça…

– Songeuse ou fatiguée ? gloussa Agnès engoncée dans un épais peignoir éponge en me tendant un cocktail coloré.

Je me tournai sur le ventre pour profiter de la boisson, la douceur de l’orange rendait l’alcool supportable.

– Il ne manque que le chant des oiseaux.

– Tu les entendras demain au petit-déjeuner, remarqua-t-elle d’une douceur affectée, tu vas passer la nuit ici.

Agnès paraissait sincèrement heureuse de ma présence, la solitude devait parfois lui peser malgré la magnificence du cadre de vie. De plus, je n’avais rien de mieux à faire. L’indolence me poussa à accepter l’invitation avant de terminer mon cocktail.

– Viens, je vais te montrer comment le faire.

Je me hâtai de remettre mes vêtements avant de la suivre dans la cuisine aménagée digne de l’émission « Top Chef ».

La salle de bain d’un blanc immaculé tranchait avec la rusticité du rez-de-chaussée. Tout y était soigneusement rangé, comme si un savon déplacé ou une serviette mal pliée pouvait empiéter sur l’espace nécessaire à la maitresse des lieux. Cette dernière traîna, attentive à chacun de mes gestes, s’inventa des occupations afin de justifier sa présence. Je me déshabillai à nouveau, insensible à sa présence. Nue, ma première réaction fut de prendre la pause devant la psyché collée au mur face à la ...