1. Addicte (2)


    Datte: 09/09/2020, Catégories: Lesbienne Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... pas se taper une heure d’avion pour aller à la plage, sauf si tu insistes.
    
    Oh non ! Je préférais la suivre, convaincue d’y trouver mon compte.
    
    Un taxi nous abandonna devant l’unique portail d’une voie privée près de la Butte Montmartre dans le 18ème arrondissement, la maison vue de l’extérieur ne payait pas de mine au point de m’interroger.
    
    – Le bain de minuit, c’est dans la baignoire ?
    
    Agnès partagea mon hilarité en m’entraînant à la découverte de son univers. Passée l’entrée, je la suivis à travers une salle à manger rustique avec cuisine adjacente comme si tout le rez-de-chaussée se voulait une seule pièce. À peine remarquai-je dissimulé sous l’escalier menant à l’étage un réduit avec le symbole des toilettes sur la porte.
    
    – Installe-toi. Tu veux boire quelque chose ?
    
    Inutile d’en rajouter, j’avais déjà trop abusé.
    
    – Un café si tu as.
    
    Mon hôtesse glissa deux mugs dans le four à micro-ondes avant de régler le minuteur tandis que je me laissai tomber sur le canapé dont le moelleux suffisait à engendrer la notion de sommeil. La sonnerie de l’appareil une quarantaine de secondes plus tard me sauva d’une probable léthargie.
    
    – Tu as une préférence pour la musique ?
    
    Une main légère s’égara bientôt sur ma joue, mon épaule ou sur ma cuisse sans rien laisser deviner qu’une gentillesse affectée. Confondue d’alcool et de bien-être, en totale confiance, je m’abandonnai au toucher évanescent.
    
    – Quelque chose de cool, je te laisse choisir.
    
    Mon ...
    ... hôtesse manipula la petite télécommande sur la table basse puis se coula dans le fond du canapé tout près de moi. La musique des Andes en fond sonore m’envahit d’une douce torpeur. Rejetant l’idée d’un assoupissement, transportée par son parfum grisant, je lançai une discussion à bâtons rompus parsemée de vagues opinions philosophiques sur la possibilité de m’épanouir dans le cinéma.
    
    – Pourquoi pas avec un physique comme le tien, se prit au jeu Agnès en flattant ma nuque d’un doigt distrait. Tu es très jolie, tu ne manques pas de charisme, je connais une personne qui pourra peut-être t’aider.
    
    La révélation supplanta la douceur du geste dans mon cou. Subjuguée, je m’aperçus que je ne connaissais rien de cette femme rencontrée par hasard à une terrasse de bistrot. Elle raconta sans entrain véritable sa lointaine jeunesse à poser pour des photographes et des peintres anonymes ou célèbres à l’époque où un physique avantageux lui permettait ce genre d’audace.
    
    – Arrête de te dévaloriser, tu es une belle femme.
    
    – De 42 ans tout de même, pouffa Agnès désabusée.
    
    Elle évoqua avec davantage d’envie sa rencontre avec un beau milliardaire américain amateur d’art au détour d’une exposition à Paris, le mariage précipité puis la séparation trois ans plus tard.
    
    – On le prend ce bain de minuit ? demanda-t-elle soudain comme si raconter sa vie était un aveu de faiblesse.
    
    La découverte d’une piscine dans le jardin hermétiquement clos par une barrière de végétation me laissa sans ...
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