Entre hier et avant-hier
Datte: 07/09/2020,
Catégories:
nonéro,
Auteur: Nicolas, Source: Revebebe
... de la vie, aura beaucoup peines à ne pas la respecter cette vie qui nous est si chère.
Donc disais-je, mes vacances rurales m’avaient fait découvrir une vie plus passionnante que celle de la capitale, et je n’éprouvais que de moins en moins l’envie d’y retourner. Cette vacance d’établissement scolaire fut salutaire. J’émis le désir de faire des études en milieu agricole, difficiles à mener à Paris. Quelle vocation plus ou moins bien analysée m’a amené à ce choix ? Honnêtement je n’en sais rien !
Peut-être tout simplement une méconnaissance totale de ce que pouvait être la vie de l’agriculture en générale et celle des agriculteurs en particulier. Je ne connaissais de ce monde que ce que j’en avais vu en étant en vacances, ou en lisant cette chère marquise de Sévigné. En bref j’aimais batifoler dans les prés en croyant que j’étais en train de faire les foins ! Plus tard la vie, la vraie, se chargera de m’apprendre qu’avant de récolter il faut aussi semer et que ce n’est pas le plus facile à faire, qu’un veau ce n’est pas un animal de compagnie, et qu’un petit lapin blanc au nez noir, même si un petit Parisien l’a baptisé Onésime Cruchoux, ça finit quand même à la casserole ou en terrine. Mais, je pense que ce sont ces images, ces clichés plus ou moins volontairement entretenus par mes grands-parents qui ont décidé de mon orientation scolaire. Sans oublier cependant qu’à la vie rurale j’avais associé cette sensation de liberté que l’on a en vacances, sans savoir que le ...
... métier d’agriculteur, s’il reste un des plus beaux
est aussi un des plus contraignants, un de ceux où la liberté est la plus apparente, mais aussi la plus difficile à conquérir.
Me voici donc en province, cette fois-ci à plus de cinq cents kilomètres de la maison familiale.
Dans un lycée où je vais passer ce que d’autres ont appelé avant moi les plus belles années de leur vie. Mais cela n’engage qu’eux.
Au premier abord c’était un lieu enchanteur. Imaginez-vous arriver dans une contrée que vous ne connaissez pas du tout, ni par sa géographie, ni par sa population. En plus vous arrivez en septembre, mois des couleurs et des odeurs, dont les jours sont suffisamment longs pour vous rappeler encore les vacances. Il fait beau, chaud, c’est encore l’été, devant vous ont défilé pendant des kilomètres des villages aux noms ensoleillés, vous avez déjeuné au restaurant en famille ce qui est rare, et ce qui est plus rare encore, c’était très bon. Souvent, au mieux, c’est quelconque.
Dehors, les champs sont encore verts pour certains, déjà labourés pour d’autres, composant un patchwork aux couleurs contrastées mais se mariant si bien ensemble. Les arbres croisés sur cette route qui n’en finissait pas de tourner et de secouer la voiture se sont eux aussi mis à l’unisson. C’est un vrai catalogue de ce qui se fait de mieux en matière de couleurs chaudes. Les châtaigniers et les chênes se sont parés de leurs plus beaux rouges, du plus « sang frais » au plus « rouille », les ...