La soirée qu'il ne fallait pas rater
Datte: 05/09/2020,
Catégories:
fh,
rousseurs,
Auteur: Nicolas, Source: Revebebe
... présentations. Lui et moi, nous nous connaissons un peu car je passe une partie de mes loisirs à jouer au rugby et une autre à entraîner les minimes de l’école du club, très active dans notre ville. Et son dernier fils y est inscrit en junior.
— Mon capitaine, je vous présente monsieur Sébastien Busséjoux ; il travaille chezJardilux, l’usine de meubles de jardin à l’entrée de la zone industrielle, et il anime l’école de rugby, là où va Fernand, mon fils.
— Adeline Guyonnière, dit-elle en me tendant la main. Vous avez une section filles, à l’école ?
— Pas réellement ; il y en a quelques-unes qui suivent le même entraînement que les garçons. Chez les très jeunes, ça ne pose pas de problèmes. Vous envisagez d’inscrire votre fille ?
— Je n’ai pas d’enfants. C’était pour savoir : j’ai lu quelque chose là-dessus dansMidi Olympique il y a quelques jours.
— Mon capitaine, cette école est très bien cotée, vous savez, et…
— Je n’en doute pas, Bourdieu. Vous pouvez faire un tour ; je ne pense pas que Monsieur Busséjoux refusera de me parler de rugby, n’est-ce pas ?
— On ne saurait rien refuser à… une lectrice duMidi Olympique, mon capitaine. (J’ai failli me laisser aller et dire « à une jolie femme »…).
— Mais, mon capitaine…
— Disposez, Bourdieu. Vous ne me perdrez pas comme ça, ne vous inquiétez pas.
Une fois le pauvre Bourdieu éloigné, elle se retourne vers moi. Je n’avais pas encore eu l’occasion de la voir de si près, et je me mets à le regretter sérieusement. Son ...
... uniforme lui va bien et met en valeur des formes qui, sans être « généreuses », ne peuvent passer inaperçues. Les jambes sont longues, fines et musclées. J’essaie d’imaginer les bas remontant haut sur les cuisses à la rencontre des jarretelles qui encadrent un minuscule slip en toile d’araignée pur soie. Mais elle ne m’en laisse pas le temps. Me saisissant par le bras, elle m’entraîne vers une des baies vitrées ouvertes sur le jardin.
— Il commence à faire chaud ici ; un peu d’air sera le bienvenu. Et puis, nous serons plus à l’aise pour discuter. Lorsque je vous ai vu entrer dans la pièce, je vous ai suivi des yeux pendant quelques instants. Visiblement, vous n’aviez pas l’air ravi d’être ici. Je me trompe ?
— Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat.
— Vous regardez trop la télé : l’avocat vient plus tard, en France. Donc, vous avez à peu près autant envie d’être là que moi.
— Je ne suis là qu’en remplacement ; alors effectivement, ce n’est pas le fol enthousiasme.
— Et moi sur ordre : ce n’est guère mieux.
— Et voilà ce que c’est qu’être un notable.
— Vous vous moquez ?
— Quelque peu, bien sûr, mais sans méchanceté. Lorsque je me suis plaint d’être de corvée, mon patron m’a dit : « Et voilà ce que c’est qu’être célibataire ». C’est un peu du même tonneau.
Les grands yeux vert émeraude me regardent avec une lueur amusée.
— Chaque statut a ses contraintes.
— Alors, si la rumeur publique est juste, vous avez double handicap.
Les yeux brillent un peu plus ; ...