Un an de galère ("Trois mois de vacances", la suite) - Histoires de Sexe

Un an de galère ("Trois mois de vacances", la suite)

... Quant à mes kilos, quand je t’aurai raconté mes aventures tu comprendras mieux. Mais toi…
— Je te dispense de compliments hypocrites, me coupa-t-elle. Chez moi les kilos ont pris pension et les cheveux sont nettement moins blonds… sans parler du reste.

J’avais bien fait de venir. Une bouffée de fraîcheur, un condensé de bonne humeur. Ça ne pouvait me faire de mal. En ce qui concerne le poids, elle n’avait pas tort. Je l’avais connue grande perche maigrelette. Elle s’était nettement « étoffée ». Y’avait du monde au balcon, son jean était tendu à craquer et, comme elle n’avait pas pris la peine de s’habiller pour sortir, son t-shirt laissait deviner un ventre bien rond. Je la détaillai de haut en bas, en m’attardant sur ses rotondités. Ça lui allait plutôt bien. À l’époque de notre glorieuse jeunesse, elle était complexée par la disproportion entre sa silhouette filiforme, limite androgyne et sa poitrine trop lourde. Finalement les formes qu’elle avait prises l’habillaient en quelque sorte.

— Tu as d’abord fini ! On dirait un maquignon ! Désolée, je ne suis pas à vendre !
— Non, Gise ! je faisais le tour du propriét… euh, plutôt du locataire. Comme on disait dans le vieux temps, t’es toujours mettable.

Elle éclata de rire.

— J’hésite entre te mettre une gifle pour tes mensonges éhontés ou t’embrasser pour m’avoir appelée Gise. Des lustres qu’on ne m’a pas appelée comme ça ! Là, tu me rajeunis.
— Solution deux.

Je m’approchai. Et je la pris dans mes bras. ...

... Longue étreinte amicale, fraternelle.

— Ça me fait vraiment très plaisir de te revoir, soupira-t-elle en essuyant une ‘tite larme. Même si je sais que ce n’est pas pour mes beaux yeux que tu es là.
— Moi aussi ! Et crois-moi si tu veux, y’a des mois que je n’avais pas été aussi détendu.

Et c’était vrai : depuis que j’étais dans cette cour, je n’avais pensé aux frangines maudites. Mais cette simple pensée les fit revenir au galop.

— Comme t’as dû le voir, je ne suis pas vraiment habillée ! Allez, on se rentre.

Nous déchargeâmes la voiture de mes maigres bagages et de mes achats chambériens. Je faillis oublier le bouquet.

— Des fleurs ? Ouille ! Tu es plus malade que je croyais. Mais c’est gentil.

Malgré sa remarque cynique et ma maladresse pour les lui offrir, je vis que ça lui avait fait plaisir. Je rentrai ma 405 dans son garage perso.

Elle me montra ma chambre et me fit faire le tour du propriétaire. Au gré de cette visite, j’appris qu’elle ne s’était jamais mariée avait eu un fils avec le mec qui, avant de filer avec une jeunette, avait été son grand amour. Révélation qui me mit mal à l’aise. Qu’était Mai ? Depuis, elle vivait seule, aux sous-entendus qui suivirent, je compris que cet abandon ne l’avait pas poussée à l’abstinence.

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Préambule

24 décembre

— Nous allons faire un réveillon en amoureux, me répétait Gisèle depuis le matin avec un air à en avoir deux.

J’avais pas vu le temps passer, j’avais pu décompresser et mon ...