1. Un bon fils (1)


    Datte: 29/08/2020, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Jane Does, Source: Xstory

    ... ambulants qui jovialement hélaient le chaland. François comme beaucoup d’hommes et de femmes transpirait légèrement.
    
    À quel moment l’avais-je vu vaciller sur ses grandes quilles, se tenir la poitrine ? Je n’en garde qu’un vague souvenir, mais le résultat lui m’a marqué. Dans ses yeux, j’ai lu de suite que quelque chose lui tiraillait la poitrine. Du reste sa main sur son cœur, sa bouche ouverte pour chercher de l’air, tout me renseignait sur le malaise de mon mari. Il s’était ensuite effondré au milieu des badauds et le temps que les pompiers appelés d’urgence interviennent, il s’était passé plusieurs minutes qui m’avaient paru des éternités.
    
    Tout le monde sait que dans ce genre de problème le temps compte énormément. Et le résultat de cette crise restait encore tellement visible des mois plus tard. Plus question pour François de vivre autrement qu’en fauteuil roulant. Totalement handicapé, c’était toute notre vie qui avait basculé dans l’horreur de ce samedi-là. Et bien entendu que c’était toujours vivre que d’être assis là dans sa charrette, mais était-ce bien une bonne chose ? Durant plus de quinze mois, mon amour restait l’objet de toutes nos attentions à notre fils et moi.
    
    Mais Rémy se devait lui de vivre pour lui. Ses études le tenaient éloigné de la maison, loin de cette misère morale qu’entraînait la maladie de son père. Il s’avérait vrai que François, très prudent lors des années fastes, avait su nous mettre financièrement à l’abri du besoin. Je lui ...
    ... consacrais tout mon temps, toute mon énergie aussi depuis son invalidité. Je n’en restais pas moins femme, avec des exigences, des envies de femme et toutes mes journées tournaient autour de mon pauvre chéri, plus mort que vivant.
    
    Les week-ends, notre fils prenait le relai et si je continuais à faire le marché, c’était toujours en quatrième vitesse, pour ne pas rester trop éloignée de cet homme qui demeurait le centre de tout ce qui m’entourait. L’angoisse des longues heures sans un mot, avec juste des regards qui ne disaient plus rien de ce François ressentait, comme absents, perdus dans le vague, engendrait la peur. Cette appréhension s’estompait un peu lorsque Rémy revenait à la maison. Nous faisions à deux ce que la semaine je devais faire seule. Donner la becquée à François comme si c’était un oiseau, le lever, le coucher, le tenir le plus confortable possible.
    
    Cette promiscuité de tous les instants du vendredi soir au lundi matin bien sûr nous avait rapproché mon fils et moi. Et je me sentais heureuse qu’il soit là. Mais évidemment, il m’arrivait, et ça continue toujours, que le soir venu, alors que son père était couché dans le lit conjugal, désormais médicalisé, je suive d’un œil distrait un film à la télévision. Plus de sortie, plus de restaurant, mais là n’était pas l’essentiel. Il m’arrivait également de perdre pied et de me laisser aller à quelques larmes. Elles survenaient généralement le plus souvent alors que j’étais dans mon lit vide de la chambre d’ami, que ...
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