1. La Gestionnaire (19)


    Datte: 28/08/2020, Catégories: Trash, Auteur: hugo_g, Source: Xstory

    ... rien... bonne nuit...
    
    Les chiens s’assoient. Ils se demandent pourquoi une femelle humaine est là dans un box avec eux. Ils s’approchent. Ils me sentent. Je ne peux pas les repousser. Le plus curieux constate qu’il me reste de la pâtée autour de la bouche. Il me lèche le visage. J’essaie de me soustraire à cette caresse. Assise dans la panière je ne peux pas bouger. Le deuxième constatant mon absence de réaction, s’approche et tente de bénéficier des restes de mon repas. Le premier grogne. Le second laisse mon visage à la langue râpeuse du mâle audacieux et penche la tête. Son museau effleure mes cuisses. Il m’a senti. Il sent la femelle que je suis. Il gronde méchamment. Le premier, effrayé, recule. Il laisse le champ libre au plus grand, au plus fort. Il pousse son museau entre mes cuisses. Il veut me sentir, humer mon odeur de chienne. Je serre les jambes. Je me recroqueville en chien de fusil. Je serre mes bras autour de mes genoux. Ainsi je pense pouvoir garder mon intégrité et ne pas tomber sous la coupe de ces deux molosses.
    
    Le plus petit est parti dans le coin. Il se couche et cherche à s’endormir. Le plus grand n’est pas de cet avis. Il grogne et me montre ses crocs. Je ne sais pas quelle conduite avoir dans ce cas. J’ai envie d’appeler...
    
    — Monsieur Armand ! Monsieur Armand ! Monsieur Armand !
    
    Des pas retentissent. La lumière éclaire le box.
    
    — Que veux-tu encore, chienne ?
    
    — J’ai peur du gros chien... que dois-je faire ?
    
    — Rien, laisse le ...
    ... faire ou bien montre que tu es la plus forte...
    
    — Mais je ne peux pas avec les bras attachés...
    
    — Laisse-moi dormir, débrouille-toi...
    
    La lumière s’éteint. Le chien continue de plus belle. Il a compris que son maître ne viendrait pas. La voie est donc libre. Il pose encore son museau sous mes fesses. Il me lèche le haut des cuisses. De sa patte, il cherche à écarter mes jambes. Mes bas ne résistent pas à ses griffes. Ils filent sur toute la jambe. Je le repousse avec mes pieds. Il gronde et revient à l’attaque de mes cuisses.
    
    — Monsieur Armand ! Monsieur Armand ! Monsieur Armand !
    
    Une voix me parvient :
    
    — Que veux-tu encore ??
    
    — Le chien m’attaque... il me mordille... j’ai peur...
    
    — Tu m’ennuies, Chienne...
    
    — J’ai très peur... faites quelque chose... s’il vous plaît... je ferais tout ce que vous voudrez...
    
    — Tout ce que je veux...
    
    — Oui, Monsieur Armand... tout...
    
    — J’arrive...
    
    Le pas pesant d’Monsieur Armand sonne dans le couloir.
    
    — Que me proposes-tu ???
    
    — Ce que vous voulez mais retirez ces chiens...
    
    Il a ouvert la porte du box. Les chiens se sont écartés. Il m’a pris sous l’aisselle et m’a soulevé.
    
    — Allez viens...
    
    Il m’oblige à traverser le couloir au pas de charge. Nous entrons dans une pièce. Un faible éclairage me permet de distinguer un salon. Dans la cheminée, un feu répand une douce chaleur. Monsieur Armand s’assoit dans un grand fauteuil club dont le cuir fauve indique son âge. Il est patiné, ciré. Je reste face à ...
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