La Gestionnaire (19) - Histoires de Sexe

La Gestionnaire (19)

... seule ?

— Oui Monsieur Armand...

— Je vais te donner de la compagnie après le repas...

Il ferme la porte du box. Les mains liées dans le dos, je m’accroupis dans la panière. L’osier est recouvert de paille. Cette dernière est un peu défraîchie et me pique les fesses et les cuisses. J’attends dans une faible clarté, guettant les moindres bruits. Seulement quelques bâillements de chiens, des chiens qui tournent dans leur coin pour trouver leur position. Le couloir s’éclaire. Monsieur Armand arrive. Il ouvre chaque porte, verse des aliments dans les gamelles. J’entends les croquettes tomber dans les écuelles métalliques. Puis le verrou claque de nouveau. Il arrive devant mon box. Il regarde puis passe au suivant. Il termine sa tournée. De nouveau le noir. J’ai peur. Plus tard, de nouveau la lumière. Monsieur Armand vient directement à mon box. Le verrou grince. Il allume l’ampoule. Assise dans ma panière, je cligne des yeux. Je ne peux pas voir le visage de Monsieur Armand.

— Quand je rentre dans ton box, tu dois te lever immédiatement !

M’appuyant sur le mur rugueux, j’arrive à me lever.

— Excusez-moi Monsieur Armand... je ne le savais pas... je ne recommencerais pas...

— A la bonne heure... je t’apporte à manger...

Il a une boîte en plastique de type Tupperware. Il enlève le couvercle et vide une pâtée de couleur curieuse.

— C’est quoi ?

— Tu ne vas pas jouer la difficile, c’est le repas de roi pour mes chiens... ce sont des abats moulinés ...

... mélangés avec des légumes...

— ...

— Bon appétit...

Il quitte le box.

— Je te laisse de la lumière...

Il s’en va. Je n’ai pas fait attention. J’ai les bras attachés dans le dos et je n’ai pas de couvert. Je n’ose pas demander. Alors la seule solution est de me débrouiller comme les chiens, et surtout les chiennes... Je me mets à genoux et me penche. Le nez dans ma gamelle, je mange. Au début c’est difficile, mais l’appétit vient en mangeant. Je finis ma gamelle assez vite. Une tétine sort du mur. Je vois bien qu’elle distribue de l’eau. Mais comment boire ? J’essaie à plusieurs reprises. Cette fois c’est la bonne. Il suffit de plier un peu la partie souple et l’eau propre coule. Je me désaltère. N’ayant rien à faire je m’installe dans ma panière. Je m’assoupis. Des pas résonnent sur le sol. Monsieur Armand revient. Il entre dans le box. Je me relève tant bien que mal en me râpant le dos au mur.

— Alors tu as bien mangé... oui tout, tu vois que tu es obéissante... tu te lèves quand j’arrive, je vais accéder à ta demande. Tu ne seras pas seule ce soir...

Il ferme la porte. Les pas déclinent. Bruit de verrou... nouveau bruit de verrou... les pas reviennent. La porte s’ouvre. Monsieur Armand n’entre même pas dans le box. Il laisse le passage à deux dobermans. Ils sont surpris de me trouver ici. Ils s’arrêtent et me regardent étonnés. Je frissonne. J’ai toujours eu peur des gros chiens.

— Tu en as de la chance... avec deux copains comme ceux-là, tu ne risques ...