1. La rencontre


    Datte: 26/08/2020, Catégories: f, fh, cérébral, noculotte, photofilm, odeurs, entreseins, Oral poésie, Masturbation Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe

    ... que je me masturbe dans mon dressing face à un grand miroir en rêvant ce moment, vous face à moi.
    
    Lorsque, accroupi, vous venez écarter mes cuisses, vos solides mains imprimées dans leurs muscles, le suave de votre langue, son côté presque frais sur mes lèvres intimes brûlantes, je pourrais hurler de bonheur ; je ruisselle comme une fontaine, je meurs d’envie de vous toucher, de vous voir nu, aussi nu que moi. Souvenez-vous, j’adore la peau.
    
    Il me faut vous ôter cette foutue chemise, blindée de boutons, la ceinture de votre pantalon, récalcitrante, votre slip, vous voir, et bon Dieu, vous êtes terriblement viril, poilu, c’est doux, massif, solide, charpenté. J’aime la force que vous dégagez, la douceur de votre regard.
    
    Vous m’abandonnez.
    
    Je ne sais plus si à ce moment-là l’on se vouvoie, l’on se tutoie, qu’importe.
    
    Vous me dites de continuer.
    
    — Caresse-toi.
    — Caressez-vous.
    
    Et j’entends le cliquetis de l’appareil photo. Bizarrement je n’ai plus peur de rien, d’être moche, pas belle, je m’en fous. Je m’enfonce, je m’enivre, vous m’offrez l’ivresse, je peux écarter les cuisses autant qu’il vous plaira, glisser mes doigts dans les recoins humides, il n’y a plus de frein à mon impudeur.
    
    Seulement je ne peux pas me contenter de moi et de mes doigts, et de vous à un mètre avec votre appareil, je veux votre queue au creux de ma bouche, sentir votre odeur, vous lécher, vous humer, vous sentir vivant sous mes mains.
    
    Le ballet de nos corps, notre danse ...
    ... chavirante, ce "perdre pied", couler, s’incruster dans l’autre, c’est somptueux, voluptueux.
    
    Putain que c’est bon, mes fesses offertes, tendues comme les cordes d’un violon, vos mains, toujours vos mains, votre bouche, votre langue, votre bite, votre parfum d’homme. Je me damnerais pour l’éternité entière pour cette volupté-là. Je ne me lasserai jamais de cette magie de la chair, de ce plaisir profond, aussi profond que la glissade de vos doigts indécents dans l’intérieur dévorant de mes moiteurs intimes, la saveur goûteuse de votre queue dans l’onctueux de ma bouche, cette mélodie sinueuse, cette valse ensorceleuse qui me titille le corps entier, qui me fait voir les étoiles d’une nuit sans lune même par un jour de grand soleil.
    
    Je ne peux rien renier, je ne le veux pas, je trouve ces moments d’extase charnelle trop beaux pour supposer m’en priver une seule seconde, ils me rendent immensément vivante. Quand la peau vibre et scintille de cet éclat-là, nous sommes tous beaux, et vous l’étiez de façon si évidente, vous étiez magnifique de désir…
    
    Il n’y avait pas de musique non plus, un détail, pas tout à fait, nous étions seuls, tout seuls à meubler l’espace de notre chant charnel. Je ne l’entendais même plus, le silence, j’étais bouleversée, chavirée. Les airs tendus de la chair se suffisaient à eux-mêmes, sans problème. C’était si bien qu’il n’y ait qu’eux comme refrain, cela laissait toute la place, rien, vraiment rien pour se distraire, se sauver ne serait-ce qu’une ...