SDF...
Datte: 20/08/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
frousses,
rousseurs,
inconnu,
jardin,
collection,
volupté,
init,
Auteur: Jeff, Source: Revebebe
... minutes.
Les mouvements étaient discrets, plus souvent des déhanchés qu’une chevauchée fantastique. Elle n’a pas crié son plaisir. Seuls une accélération de sa respiration et un feulement vite étouffé contre ma peau ont réellement marqué sa jouissance.
Elle reste blottie ainsi quelques minutes, légère, aérienne, suspendue au-dessus de mon sexe qui commence à glisser hors de son intimité inondée de plaisir.
Elle est restée silencieuse durant ce laps de temps ; de même, il me semble qu’elle n’a jamais fermé les yeux – moi non plus d’ailleurs - mais moi j’avais bien trop peur de me faire surprendre.
Après m’avoir expulsé d’elle, elle regagne sa place et se précipite sur le sac de fringues pour enfiler le premier pantalon venu, puis elle sort une paire de chaussettes et enfile une paire de vieux tennis. À peine habillée, alors que j’en suis encore à me contorsionner pour retirer mon préservatif et remballer mon sexe, elle est déjà debout, secoue longuement sa crinière rousse et se met à rire et à faire des étirements.
— Putain, qu’on est bien quand on est fringué…
Avec difficulté, j’arrive à reprendre la position debout, les jambes un peu flageolantes, une main sur la voûte du pont, l’autre frottant ma tête, là où je me suis cogné quelques minutes auparavant, et je reprends enfin mon souffle.
— Tu veux pas un repas chaud ? Venir prendre une douche ?
— Non… j’avais juste envie de faire l’amour ; maintenant il faut que je m’installe pour la nuit… Alors, tu ...
... peux te tirer. C’était sympa…
Je reste là, quelques secondes encore, à la regarder. Elle semble soudain avoir repris vie. Tout à coup je comprends : la première fois que je l’ai vue, elle n’avait pas osé bouger en raison de sa tenue "indécente", pas plus qu’elle ne s’était confiée à moi, question de confiance… Quand elle a compris que je n’étais pas là pour la violer ou lui vouloir du mal, elle s’est sentie soulagée ! D’où son envie d’amour…
— Allez, tire-toi… maintenant tu m’encombres… dit-elle en riant.
Alors, le cœur cognant encore dans ma poitrine, les jambes en coton, la démarche toujours un peu chancelante, je lui dis :
— Salut ! C’est vrai, c’était sympa…
Et je m’éloigne lentement, tournant de temps en temps la tête vers le dessous du pont où je la vois s’affairer.
Je repars vers mon appartement chaud et douillet. Je monte les escaliers en traînant un peu les pieds, doucement, tranquillement, sans me presser. Là haut, personne ne m’attend. Mes filles ne sont là qu’en week-end, sauf si elles ont mieux à faire que de venir squatter chez leur vieux père. Mon épouse, enfin mon ex-épouse, ne vient plus depuis longtemps tambouriner à ma porte. Quant aux amis, mon changement d’adresse les a éloignés pour un moment.
Et puis j’ai honte aussi de ne pas avoir trouvé les mots justes pour l’inciter à venir passer un moment au chaud, se décrasser sous une bonne douche, dormir dans un vrai lit ! Chez moi, cela devient une sorte de remords lancinant qui m’accompagne ...