Eva me force la main - Histoires de Sexe

Eva me force la main

... Ça te choque, mon petit Paul ? C’est rare ! Mais j’aime bien de temps en temps, la douceur mélangée à la violence des femmes, mais c’est vrai que je préfère les hommes. Vous devez encore faire l’amour ensemble mais vous devez aussi baiser. Baiser, c’est faire d’autres choses dans d’autres lieux, sans sentiments. Vous attacher, vous bander les yeux, faire l’amour en public, vous exhiber, passer des soirées sans l’autre, vous raconter des fantasmes, les personnes qui vous ont troublées, tout vous dire de manière crue. Vous vous aimez c’est le plus important.
— Nous sommes très heureux comme cela, dit Carole. Tu ne vas pas nous dire quoi faire.

Carole tient tête à Éva, j’en éprouve une grande fierté, mais Éva ne le supporte pas et elle nous jette à la figure, énervée :

— Quand vous voudrez m’écouter, je vous parlerai, pour l’instant vous n’êtes qu’un petit garçon et une petite fille. Je m’casse et j’vous laisse jouer au docteur.

Joignant le geste à la parole, elle sort de chez nous sans même nous dire au revoir, nous laissant comme des cons sur le canapé.

— Quelle conne, finit par dire Carole en se levant.

Nous avons repris notre vie d’avant avec Carole, sans excès, ne voulant pas abonder dans le sens d’Éva qui nous a passablement énervés.

C’est le mercredi suivant que Carole est un peu décontenancée.

— Éva n’est pas venue me dit-t-elle en rentrant.
— Elle n’était pas disponible, lui réponds-je,
— Elle ne m’a pas prévenue et même pas rappelée. J’ai ...

... appelé trois fois à l’agence et sa secrétaire m’a fait barrage à chaque fois.
— Attend, je vais l’appeler.

Bien sûr, sans succès.

Le lendemain, en l’appelant du bureau, je réussis à la joindre. Elle me lance un bonjour très froid auquel je réponds en lui demandant :

— Qu’est-ce qui se passe Éva ?
— Rien.
— Mais tu n’as pas déjeuné avec Carole.
— Pas envie.
— Pourquoi ? et pourquoi tu ne lui réponds pas ?
— Pas au téléphone, me dit elle.
— On peut se voir ?
— On peut dîner ensemble si tu veux, je t’invite.
— On vient ou tu viens à la maison, lui dis-je.
— Non, j’ai dit : tu viens dîner avec moi, répéte Éva en insistant bien sur le « tu ».
— Bon, je regarde mon planning et je te rappelle.
— C’est ça, dit-elle en raccrochant.

J’appelle immédiatement Carole pour la tenir au courant et savoir ce qu’elle en pense. Elle me dit qu’elle est OK pour que je dîne avec Éva mais pas chez Éva.

Je rappelle donc Éva :

— OK, je t’invite au resto, lui dis-je en insistant sur le « je ».
— Bonne idée, mais ce sera le Crampegnole de la mairie et tu prends une chambre pour la nuit.
— Quoi ?
— Rappelle Carole et tiens-moi au courant.

Sans attendre une seconde de plus, elle raccroche. Les femmes ont des antennes ou sommes-nous si prévisible ?

Carole me dit qu’elle s’y attendait, elle insiste bien sur le fait qu’elle me fait confiance et qu’il faut faire attention à Éva. Durant le coup de fil suivant, Éva impose que le dîner ait lieu le soir même.

Je sors de bonne ...