Eva me force la main - Histoires de Sexe

Eva me force la main

Résumé : Troublée par ma rencontre avec Aline, ma femme Carole en parle à son amie d’enfance, Éva. Celle-ci a essayé de nous ouvrir les yeux sur notre couple.

La semaine dure, dure. Le samedi matin Carole m’avoue qu’Éva dîne avec nous, je crains le pire.

Quoi de plus compliqué dans la vie d’un couple qu’une bonne copine qui gagne très bien sa vie, qui est complètement dévergondée et qui, en plus, n’a peur de rien.

Durant toute la préparation de la soirée, Carole et moi sommes restés silencieux, chacun dans ses pensées, chacun dans ses peurs, on n’ose parler.

Ça y est, elle sonne à la porte, ni moi ni Carole ne nous précipitons pour aller ouvrir ; c’est finalement moi qui me sacrifie pour y aller.

Une tornade entre dans la maison, après m’avoir laissé deux kilos de rouge à lèvres et de fond de teint sur les joues, dans un flot de parole continu que, même une sténo ne saurait retenir, elle se retrouve dans la cuisine où le son de sa voix est à peine entrecoupé de bruits de plats et de casseroles.

Après quelques instants à contrôler ma respiration et évacuer mon stress, je passe à la cuisine où le flot des paroles s’est tu. Éva est en train de récupérer dans la casserole, le reste de chocolat fondu avec ses doigts qu’elle lèche ensuite goulûment.

Je prends la bouteille de champagne au frigo (s’il n’y a pas de champagne, Éva en demande ou fait la gueule). Je la mets dans le seau, pendant que Carole enlève son tablier et nous passons au salon où Éva se place ...

... dans le fauteuil et, regardant la bouteille de champagne que je suis sur le point de déboucher, elle nous demande :

— On fête quelque chose ?
— Non, réponds-je d’un ton déjà agacé,
— Vous ne voulez pas que je sache, c’est cochon c’est ça ?

« Tu nous emmerde Éva, prend ta jupe raz-la-moule, referme ton corsage et casse-toi de chez moi, toi et tes sous-entendus à la con ! »

Cette phrase vient de faire le tour de mon cerveau mais je ne la prononce pas et elle, de continuer :

— Vous avez fait une partouze, sans m’en parler ? Non, c’est pas ça, tu l’as prise dans une cabine d’essayage ? Non plus, tu l’as attachée au lit et abusé d’elle toute une nuit ? Ouah c’est ça ! Ça y est vous êtes sur la bonne voie.

Autant je reste figé avec ma bouteille de champagne dans une main, le bouchon dans l’autre avec les yeux qui me sortent de la tête, autant Carole pouffe de rire derrière moi.

— Décontracte-toi, je rigole mon chou, me dit Éva.
— Arrête Éva, lui dit ma femme, tu sais bien que Paul n’apprécie pas ton humour.
— De l’humour ? Moi ? s’offusque Éva.
— Stop ! dis-je enfin.

Tout en tendant sa coupe à Éva, je me permets, comme pour lui prouver qu’elle n’a pas d’influence sur moi, de lui dire :

— Et que nous vaut l’honneur, Éva, un samedi soir en plus ? N’est-ce pas ton soir de chasse.
— Non, mon p’tit Paul, la chasse est ouverte tous les jours pour moi, et quand elle n’est pas ouverte, je braconne. Bon, trêve de plaisanterie, où en est-on de notre problème ?
— ...