1. L'ange aux yeux tristes


    Datte: 10/08/2020, Catégories: fh, hplusag, amour, Partouze / Groupe poésie, policier, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... journal ;
    
    Il faut réunir le tribunal.
    
    S’ouvre un procès en cours d’assises
    
    Dont l’issue est fort indécise.
    
    Le procureur, en l’absence de cadavre, sait son dossier fragile, et veut absolument éviter l’acquittement.
    
    Il sait qu’il doit jouer serré, alors il attaque vertement.
    
    En insistant sur la moralité douteuse,
    
    La réputation sulfureuse,
    
    D’un homme dont le passé suinte le crime et le sang.
    
    Celui-là ne peut être innocent.
    
    Les débats prennent une tournure
    
    Présageant une condamnation future.
    
    Traqué comme un animal,
    
    Mal conseillé par son avocat, Bernard d’y prend mal.
    
    Le tribunal est un théâtre
    
    Où défilent experts et psychiatres,
    
    Où chacun joue son rôle et où d’avance, tout semble joué :
    
    La justice ne doit pas échouer bien que l’accusé n’ait pas avoué.
    
    Alors Marion s’accuse.
    
    Pour sauver Bernard, qu’elle aime de delà de l’imaginable, elle n’a pas trouvé d’autre ruse
    
    Que de s’inventer une imaginaire culpabilité.
    
    Avec une certaine habileté,
    
    Elle affirme avec aplomb avoir assassiné Cécile.
    
    Cela ne lui est pas difficile
    
    De convaincre les jurés :
    
    Ceux-ci, en présence d’aveux, reine des preuves, sont rassurés,
    
    Puisqu’à endosser la responsabilité du désordre, elle est volontaire.
    
    Après tout, elle avait la possibilité de se taire.
    
    Alors, pour ce triple assassinat, on réclame perpétuité :
    
    Elle pratiquera la prison centrale pour femmes avec assiduité.
    
    C’est que pense le procureur
    
    Avant que ses yeux ...
    ... s’agrandissent d’horreur.
    
    Comme si elle avait soulevé sa pierre tombale,
    
    Cécile entre dans la grande salle.
    
    Cachée dans l’ombre, elle a décidé de revenir
    
    Pour soulager sa conscience, enfin en finir,
    
    Assumer ses actes,
    
    Rétablir la vérité, la trame exacte
    
    Des événements
    
    Qu’elle cherchait à oublier vainement.
    
    Cette tragédie,
    
    Oui, c’est elle qui l’a ourdie.
    
    Elle a allumé l’incendie en cette nuit de juillet.
    
    Elle a fait cela sans sourciller.
    
    Afin que Bernard, son amant, soit pour elle toute seule, rien que pour elle.
    
    Ensuite — elle avait tout planifié — ils partiraient au loin pour une vie nouvelle.
    
    Rien ne s’est passé comme prévu.
    
    Les conséquences de son plan l’ont prise au dépourvu.
    
    Il fallait seulement supprimer l’épouse légitime :
    
    L’enfant n’aurait pas dû se trouver parmi les victimes.
    
    L’homme n’est pas parti avec elle : il n’était même pas au courant du sinistre projet.
    
    Dans l’auditoire, chacun est muet de surprise, figé.
    
    Elle convainc car elle argumente,
    
    Fournit des éléments que seule l’amante
    
    Meurtrière pouvait savoir.
    
    Elle sait émouvoir.
    
    Aidée par sa beauté fantastique,
    
    La femme assassine fascine ; la tension est paroxystique.
    
    La belle incendiaire est condamnée
    
    À rester en prison pour vingt années.
    
    Au vu des faits reprochés, c’était bien le minimum.
    
    Elle a échappé au maximum
    
    Sans doute grâce à quelques jurés masculins sensibles à ses charmes.
    
    Menottée, elle est emmenée par les ...
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