L'ange aux yeux tristes
Datte: 10/08/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
amour,
Partouze / Groupe
poésie,
policier,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... ridiculement
Être l’objet de son adultère,
Lui qui se jure, main sur le cœur, bon mari et bon père !
Mais le suspect a un passé
Qu’il ne peut pas effacer.
Il a déjà connu la geôle
Pour avoir tenu, jadis, un rôle
Dans une sordide affaire de meurtre, puis libéré sur parole :
Conditionnelle et provisoire liberté
Qui ne manquent pas d’alerter
Les enquêteurs sur cet individu aux antécédents troubles.
La suspicion redouble.
On place sur écoute les téléphones des deux amants,
Enregistrant des propos déments,
Les phrases enflammées.
Passion exprimée, fournaise du désir allumée :
Ce sont les mots d’un amour très cru ;
Il est de sa belle très féru.
Toujours elle accueille les propos de son amant d’une manière complaisante.
Dans la gendarmerie, l’écoute est plaisante.
Dans son uniforme impeccable, l’homme de loi rougit :
Troublé, le maréchal des logis !
Pourtant, il est habitué à auditionner obsédés sexuels et prostituées.
La bande d’enregistrement est ponctuée
De cris d’amour où transpirent la luxure et le désir à vif,
Où la parole est fièvre et le verbe lascif :
La voix d’un Éros sauvage et sans limite.
On dirait que cet homme a dans le pantalon un bâton de dynamite.
Sa compagne l’écoute déclamer ses discours obscènes et l’encourage parfois.
Certes, cela ne fait pas de lui un hors-la-loi,
Mais ils ont confiance pour trouver des preuves.
Ils recherchent activement le corps de Céline, font ...
... draguer le fleuve :
Rien.
Ils fouillent la forêt, accompagnés de chiens :
Toujours rien.
La grande et jolie brune s’est volatilisée,
Et l’enquête s’est enlisée.
Mais il faut bien que quelqu’un expie pour le scandale,
Afin de sauver la morale.
Après tout il suffit d’un témoin :
Coupable, on l’en serait à moins.
Le veuf n’a-t-il pas prononcé, au lieu de pleurer, des paroles obscènes ?
Il faudra qu’il avoue toute sa mise en scène !
Et surtout, l’endroit où le corps de son ancienne maîtresse est enterré.
À l’interrogatoire, c’est un poisson coriace qu’il faut savoir ferrer.
Les questions pleuvent, pendant des heures et des heures,
Pour que vienne la révélation majeure.
Malgré la pression des enquêteurs, il se tait.
Les gendarmes ont beau insister,
Ils ne parviennent pas à obtenir les aveux qu’ils attendent.
Au lieu de cela, ce qu’ils entendent,
Ce sont des cris d’amour, des pleurs
Face à l’examen harceleur
De son emploi du temps avec lequel il s’embrouille,
Il cafouille.
Non, au moment de l’incendie, il n’était pas à la maison.
S’il a menti, il doit bien y avoir une raison :
Par exemple, occire sa maîtresse…
Bien sûr, tout cela le stresse.
Il admet avoir trompé sa femme, se contredit.
Ce qu’il dit n’a plus aucun crédit. Il a le profil du bandit,
Celui qui tue de sang-froid et fait frissonner les gens honnêtes.
Il se dit innocent, mais qu’importent ses sornettes :
Déjà son nom est dans le ...