Au coeur de l'autre - Histoires de Sexe

Au coeur de l'autre

... Alors j’enlève mes chaussures et me glisse sous le drap pour la prendre dans mes bras, tendrement.

— Viens contre moi, me dit-elle, et ne t’inquiète plus : j’ai la peau dure. Raconte-moi plutôt des obscénités dans le creux de l’oreille, des choses qui donnent du goût et du relief à la vie.
— Tu veux que je te raconte mes expériences sexuelles ? Elles ne sont pas si nombreuses ni si torrides. Ou tu veux que je t’invente une histoire de fesses ?
— Comme tu préfères. J’ai envie d’entendre des mots en français qui parlent de plaisir, d’amour, où ça jouit à tout-va et avec ton argot délicieux que je ne comprends pas toujours. Mais tu vas m’apprendre.
— D’accord. Voyons… Il y avait une fille, il y a très longtemps, qui se promenait dans la forêt. Elle était jeune, très belle, avec de grands yeux bleus, de longs cheveux avec de jolies boucles brunes, et tout ce qui faisait qu’on ne pouvait pas passer devant elle sans que le cœur se mette à battre très fort. C’était la messagère d’un roi : elle venait lui porter une lettre d’un souverain étranger qui voulait lui déclarer la guerre afin de lui prendre une partie de son territoire.
— La guerre ? Mais c’est triste, là !
— Tu veux une histoire à l’eau de rose, avec seulement des baisers, des sentiments frivoles et du cul à la chaîne comme dans un porno, ou bien une vraie aventure qui te fasse vibrer, quitte à ce que ça fasse un peu mélo ? On dit parfois de moi que je suis trop sensible et que j’en fais trop, mais il faut ...

... m’aimer comme je suis ; et là, j’ai envie de me lâcher.
— Continue !
— La jeune fille passa devant une rivière dont l’eau était claire : elle eut envie de s’y baigner et le fit. Elle se dévêtit entièrement, révélant aux arbres et aux petits oiseaux un corps sublime, une peau rose et des courbes d’une grâce à tomber par terre, dignes de Vénus. Celle-ci, l’apercevant, en prit ombrage, car elle détestait qu’une mortelle égalât sa splendeur divine. La déesse jalouse envoya, pour perdre sa rivale, une créature infernale dont la beauté était vénéneuse, les sourires toxiques et le regard autant séducteur que meurtrier. C’était une sorte de sirène, une femme aquatique et monstrueuse dont les pieds étaient remplacés par de longs anneaux froids de serpent ; et les canines, des crocs emplis d’un venin qui, lorsqu’il était injecté, était pire que la mort : il faisait perdre toute capacité à aimer, à ressentir de l’empathie pour autrui, et rendait le cœur aussi dur et froid qu’une pierre.
— C’est horrible, murmure Valma en se serrant au creux de mes bras. Moi qui croyais que tu allais me raconter une histoire lubrique…
— Attends, ça vient. La jeune fille et la sirène eurent bien sûr très envie de faire dans l’eau des choses concupiscentes. D’abord, elles se caressèrent mutuellement, en premier le cou, puis le dos, le long de colonne vertébrale, puis le ventre, comme je te fais en ce moment…
— J’aime bien tes illustrations…
— Leurs sens commencèrent à s’enflammer. Après avoir peloté les ...