Au coeur de l'autre
Datte: 31/07/2020,
Catégories:
fh,
ff,
inconnu,
médical,
enceinte,
parking,
voiture,
mélo,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
Résumé de la première partie : rencontrée lors d’une formation, la Finlandaise Valma, passionnée de vitesse, m’a emmenée sur l’autoroute en roulant à 300 km/h. Au cours du trajet, nous avons échappé à une bande de violeurs et faillir mourir de froid en nous endormant dans la neige pour contempler le ciel. Mais nous sommes tombées amoureuses. Arrivées saines et sauves à Paris, alors qu’en cette fin d’après-midi nous sommes attablées à un café, Valma perd brutalement connaissance avant d’être emmenée aux urgences de l’hôpital Lariboisière où je dois la rejoindre au matin.Résumé de la seconde partie : incapable de rentrer chez moi en attendant d’aller voir Valma à l’hôpital, impuissante à surmonter mon inquiétude pour celle que j’aime, j’erre toute la nuit dans les rues de Paris, rencontrant successivement les accueillants d’une église, un clochard agrippé à ses souvenirs, un couple exhibitionniste, un groupe d’étudiants fêtards…
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Vers sept heures du matin, après une nuit de rencontres et de vagabondage, j’arrive à l’hôpital Lariboisière. Dès le hall d’entrée, je suis confrontée à cette odeur de désinfectant qui saute à la gorge et donne envie de fuir en courant. De guichets en couloirs, je finis par trouver une salle d’attente dans le service de neurologie. Le médecin qui a soigné ma compagne va me recevoir bientôt, me promet sa secrétaire. Bientôt, ça veut dire quoi, ici ? Ça veut dire qu’il faut attendre. Les revues à disposition ne me sont ...
... d’aucune aide, faute de pouvoir me concentrer sur ma lecture. Patienter pour connaître un verdict médical fait partie des cruautés hospitalières.
Ne pouvant demeurer assise, je me tiens à la porte, regardant le long couloir. Les infirmières de nuit finissent leur service. Au loin, l’une d’elles approche, ses longs cheveux flottant derrière sa blouse hospitalière. Non, en fait c’est un jeune interne un peu fluet. Ses yeux sont brillants de fatigue, mais il me sourit. C’est bon signe.
— C’est vous, l’amie de Valma Virtanen, qui été admise hier soir en urgence ?
— C’est bien moi.
— Je vous rassure toute de suite : elle va bien. Elle a fait un accident vasculaire cérébral ischémique, c’est à dire qu’un caillot de sang, de formation locale, a obstrué une artère menant à son cerveau. Heureusement, elle a été prise en charge très vite, de sorte qu’elle n’aura probablement aucune séquelle. L’imagerie médicale indique que son cerveau n’est pas endommagé, ce qui, compte tenu de la gravité initiale de l’évènement, puisqu’il y a eu perte de connaissance, tient du miracle. Il n’y a pas eu d’hémorragie, non plus. Ce n’est pas fréquent qu’une personne de trente-deux ans soit atteinte d’un AVC.
Elle vit ! C’est comme si on m’enlevait du pied une épine d’un mètre de long !
— La cause principale, reprend-il, est probablement qu’elle prend régulièrement des amphétamines. Il faudrait qu’elle arrête. Cela fait sans doute longtemps qu’elle en prend, et avec des doses assez importantes, ...