1. Le petit chien est mort


    Datte: 17/07/2020, Catégories: f, h, fh, inconnu, gros(ses), groscul, Masturbation nopéné, mélo, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... maîtresse, il se résigne à cet ultime soulagement et ne réagit pas.
    
    Vient alors l’attente. La lente prise de possession du corps par les produits injectés. L’endormissement est progressif, mais il est presque toujours accompagné d’épisodes de résistance contre la paralysie, contre la perte de contrôle des muscles, contre les premiers vacillements des sens.
    
    Une longue traversée dont je suis exclu. Les propriétaires souhaitent rarement la présence du bourreau, dont la compassion serait incongrue. J’ai d’ailleurs beaucoup de peine à tolérer leur proximité à ce moment. Celle du chien mourant, passe encore. Mais celle de l’humain, remplie de reproches silencieux, je ne peux la supporter de trop près.
    
    Ceci d’autant plus, dans le cas présent, que le corps fortement charpenté de Sandra remplit tout l’espace. Je me soustrais à un début d’oppression en m’éloignant. Pendant les quelque dix minutes qu’il faut à la première piqûre pour développer ses effets, je parcours du regard les objets et les livres du séjour. L’impression d’un certain paradoxe m’effleure et me trouble. Alors que le corps de cette femme est lourd, massif, enrobé de partout, sans grâce aucune, son espace de vie est tout en légèreté et en finesse. C’est non seulement lié à la nature des objets, mais à la disposition des meubles et des choses, à des jeux de profondeurs, d’ombres et de couleurs.
    
    Très irrespectueusement me vient à l’esprit l’idée du magasin de porcelaine dans lequel se déplacerait une ...
    ... éléphante. Je chasse cette pensée inconvenante, et, par acquit de conscience, je retourne dans le hall pour m’assurer que tout se passe comme prévu.
    
    Sandra est accroupie près de son chien, qu’elle entoure de ses bras charnus. Elle est mal vêtue d’un training difforme, sans doute pour être plus à l’aise au moment de m’aider à transporter la dépouille hors de l’appartement. Son compagnon à quatre pattes n’est plus très lourd, mais il n’est jamais facile d’emballer un animal mort, surtout en s’efforçant de le faire avec un minimum de dignité.
    
    La large croupe de la jeune femme me cache presque l’entier du chien. Je remarque toutefois que la respiration de l’animal est déjà plus superficielle. Dans quelques minutes je pourrai pratiquer l’injection intraveineuse, la dernière, la plus difficile sur un chien comateux.
    
    Le succès de mon intervention, ce qui va rester à jamais en mémoire de la propriétaire, réside dans ces quelques gestes. En trouvant la veine du premier coup, je libère l’animal harmonieusement. C’est l’euthanasie, au sens propre du terme. Et l’espoir pour moi d’un semblant de pardon. En mettant à mort sans que rien ne le laisse remarquer, j’ai une petite chance d’absolution. En ouvrant avec élégance les portes du royaume des âmes, mon impuissance à lutter victorieusement contre la maladie passe au second plan.
    
    C’est à cet instant que le grain de sable se glisse dans les rouages bien huilés de la procédure. Sandra lève vers moi son visage baigné de larmes. Elle me ...
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