1. Caresses nocturnes


    Datte: 13/07/2020, Catégories: fh, fplusag, Humour Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... jeunesse ! Armand, Mon tendre et généreux amant, n’auriez-vous rien oublié ?
    — Oublié quoi ? Ben…
    
    Je cherchai quelle bourde j’avais pu commettre.
    
    — Mes bas Armand, mes bas ! Ne rêviez-vous pas de me les ôter ? Allez mon ami ! Vous ne croyez quand même pas que je vais dormir avec !
    
    Dans le feu de l’action, j’avais complètement… Dans un état second, je me glissai sous le drap. Je dégrafai tant bien que mal les attaches du porte-jarretelles et roulai les bas sur ses cuisses. Au passage presque par politesse, je couvris ses seins, son ventre, son minou poisseux de menus baisers sans conviction. Le mâle totalement repu n’avait plus guère de goût pour la bagatelle et aspirait seulement à dormir. D’où dernière aimable vacherie, alors que parvenu à disposer de ses bas, je remontai :
    
    — Si vous ne m’aviez prouvé par trois fois aujourd’hui que vous me désiriez, j’aurai des doutes quant à mon pouvoir de séduction… Mais si la jeunesse est fougueuse, elle manque souvent de persévérance… Armand, mes porte-jarretelles s’il vous plaît !
    
    J’éliminai avec maladresse ce dernier élément puis restai immobile. Je me demandai quelle attitude adopter après les remarques qu’elle m’avait faites. Mais elle m’attira à elle, m’enlaça tendrement, me murmura :
    
    — Armand, vous m’avez comblé mais ...
    ... il faudra vous habituer à ma langue acérée.
    
    Baisser de paupières…
    
    ---ooOoo---
    
    Nous vécûmes pendant presque deux ans une aventure passionnée sans jamais déclarer notre amour. Jamais plus je ne lui dis que je l’aimais comme je le lui avais déclaré après le décès de son fauteuil. N’empêche que…
    
    … Bien évidemment Marie-Angélique ne publia jamais ses mémoires. Et pour cause ! L’évocation devant un micro de magnétophone de ses multiples aventures sentimentales, la lecture en commun des brouillons que j’écrivais d’après ces enregistrements tournaient toujours aux travaux pratiques. Nous avions écrit quelques bonnes pages, mais jamais de quoi faire un livre. De plus, pages difficilement publiables étant donné la teneur plus que grivoise de certains passages.
    
    N’empêche que nous n’avons jamais réellement rompu le lien qui s’était créé. Nous nous revîmes régulièrement. Quand je plongeai dans les trente-sixièmes dessous, c’est dans ses bras et dans son château que je venais me rabibocher avec la vie. Quand elle avait des emmerdes c’est moi qu’elle appelait.
    
    A sa mort, son notaire m’a fait parvenir le vieux magnétophone accompagné des bandes ainsi qu’une épaisse chemise dans laquelle elle avait précieusement conservé chacune des pages que j’avais rédigées. Peut-être qu’un jour… 
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