Balade en ville - Histoires de Sexe

Balade en ville

... d’éclairs. Tandis que ma camarade d’un instant émettait un dernier commentaire sous forme de plaisanterie sur le sujet qui nous réunissait, la porte s’ouvrit dans mon dos et Juliette et Éloïse en sortirent, et habillées, ce qui était déjà bien.

— Eh bien, au plaisir ! fis-je à l’hôtesse qui regardait sortir mes deux compagnes comme si ç’avaient été des veaux qui quittaient son agence après y avoir largué deux trois grosses bouses.
— Au revoir et merci ! ajoutèrent ensemble Éloïse et Juliette.

Nous nous éloignâmes tandis que l’hôtesse retournait ouvrir ses stores vénitiens et probablement aérer un peu sa petite agence.

— Ça va mieux ? demandai-je.
— Oui, c’était tout à fait satisfaisant, répondit Juliette. Mais vous aviez tort sur un point : notre orgasme n’était pas meilleur, malgré notre attente.
— C’est parce que vous n’avez pas assez attendu, tentai-je. Et puis aussi parce que je n’y ai pas participé.
— Pour le prochain, vous vous joindrez à nous, n’est-ce pas ? demanda Éloïse, inquiète.
— Oui, oui, on verra.

Je guidai nos pas jusqu’à un restaurant voisin pas trop mal que je connaissais un peu. Il était midi vingt. Il y avait un peu de monde attablé, mais pas trop. Après une dernière recommandation de bienséance, nous entrâmes. Une serveuse déguisée comme pour Halloween nous proposa d’aller nous installer à une petite table ronde.

— Aaaaah ! Ça fait du bien de s’asseoir ! soupirai-je.
— Vous auriez dû venir vous asseoir avec nous dans ce petit local ...

... que nous a octroyé la sympathique jeune femme, tout à l’heure.
— Assez parlé de vos exploits, miss Juliette ! Écoutez-moi bien ; y a un autre truc qu’on aime bien faire, nous autres Terriens, c’est bouffer. Alors sans tomber dans la toute grande cuisine, je vais vous faire goûter des plats tout simples, mais pas dégueu.

La serveuse gothique nous apporta des menus. Juliette et Éloïse s’en emparèrent et les observèrent longuement à l’envers. Je finis par les leur retirer et leur expliquer :

— Bon, vu l’effet que vous a fait le cognac hier soir, on va pas prendre d’apéro. Et voici ce que je vous propose : d’abord un médaillon de lotte accompagné de petits légumes vapeur, ensuite une entrecôte, avec des frites si vous voulez, et puis on tapera dans le chariot des desserts.
— Je n’ai pas très bien compris, objecta Éloïse.
— Bah, t’inquiète… Je gère !

En attendant que la serveuse ne revienne prendre nos commandes, nous discutâmes brièvement de la matinée écoulée :

— Alors, ça vous a plu, les boutiques ?
— Oui. Tout ce qui a trait aux pratiques habituelles des humains nous intéresse, répondit Juliette.
— Eh bien, vous voyez, quand on ne s’accouple pas, il arrive qu’on se promène en ville, ou encore qu’on fasse les boutiques.
— J’ai bien aimé m’accoutrer ! m’annonça fièrement Éloïse.
— M’accou-quoi ?
— M’accoutrer. Me travestir, si vous préférez.
— Ah ! fis-je, comprenant enfin. Ben si vous aviez pas foutu le bronx dans cette boutique, j’aurais pu vous offrir ces ...