Balade en ville - Histoires de Sexe

Balade en ville

... !

Et je repris à voix haute :

— Et tant qu’on y est, ne parlez pas de cul, non plus, ou alors attendez qu’on vous en parle !
— De kü ?
— Oui… enfin, de sexe, ou disons, de tout ce qui se rapporte au sexe, aux accouplements et aux orgasmes. Vous comprenez ?

Juliette acquiesça, mais Éloïse paraissait préoccupée ; elle finit par m’annoncer :

— C’est pourtant bien la façon dont j’ai agi, j’ai attendu que cette vendeuse exalte mon enveloppe charnelle pour lui proposer de s’en servir.
— Oui, Éloïse, je suis d’accord avec toi, répondis-je sur le ton que j’aurais pris pour parler à un gamin de quatre ans. Mais, tu vois, ce sont mes règles 1 et 2 qui prévalent : on se balade pas à poil et on propose pas aux gens d’aller baiser ; là aussi, il vaut mieux que vous attendiez que ce soient eux qui vous le proposent. D’accord ?
— Je ne comprends pas qu’il faille se comporter si différemment d’hier soir avec vous, s’insurgea Éloïse.
— Hier soir, on était juste tous les trois et dans ma maison. Là, on est entouré de gens et on est dans la rue. Le cul, on garde ça pour quand on est tranquille chez soi. Ou dans quelques autres circonstances, à la rigueur. C’est comme ça. Maintenant, si vous avez un doute, vous me demandez…

Et Juliette prit la relève :

— J’ai un doute ! Je désire vivement partager un orgasme avec vous, Gufti.
— Oui ! Moi aussi ! beugla sa congénère.
— Oh non ! Pitié ! Il est presque midi, on va plutôt aller trouver un petit restau sympa, d’accord ?
— ...

... Néanmoins, je crois que cela fait maintenant quatre heures que nous ne nous sommes pas accouplés, et c’est le délai moyen que nous nous étions fixé.
— Ouais, mais justement, c’est une moyenne… Vous allez bien tenir encore un peu, non ?
— Non !
— Mais, regardez autour de vous, on ne peut pas, là, c’est pas possible, je vous l’ai dit : pas dans la rue, c’est mal ! On fait ça quand on est dans des endroits calmes et isolés !
— J’ai une idée… me dit Juliette, voulant probablement me rassurer.

Mais l’effet fût strictement inverse, je commençais à paniquer en réalisant que je ne maîtrisais absolument plus la situation. Juliette me tira par le bras et m’emmena à sa suite, ouvrant la première porte qu’elle trouva ; nous entrâmes tous trois ainsi dans une petite agence de voyages où Juliette s’adressa vivement à la pauvre hôtesse d’accueil :

— Bonjour, madame, nous cherchons un endroit calme et isolé…
— Mais je vous en prie, répondit l’autre, asseyez-vous.
— Merci, fit Juliette en s’asseyant. Vous voyez, Gufti ? Tout s’arrange…

Éloïse s’assit à côté d’elle et les deux s’embrassèrent passionnément, sous les yeux mi-amusés mi-inquiets de l’hôtesse, qui poursuivit néanmoins :

— Nous allons préciser un peu votre choix. Avez-vous déjà une petite idée de la destination qui vous intéresserait ?

Je décidai finalement de les laisser se dépêtrer toutes seules de cette merde et me dirigeai vers la sortie :

— Bon, je vous attends dehors, les filles, vous me rejoindrez quand ...