L'enquête - Histoires de Sexe

L'enquête

... smartphone de son sac à main. Elle me semble agitée. Et là, je tilte ! La lumière dans la voiture, ce doit être l’écran d’un portable. Et, je ne sais pour quelle raison, je fais le rapprochement entre Natacha et la personne dans la bagnole. De même, sa réaction dans les escaliers me revient en mémoire. Merde… elle est dans le coup, ou quoi ? Pour le moment, je ne dis rien, et j’aide Natacha à s’installer à l’arrière de la voiture d’Hervé. Puis je fais signe à ce dernier.

— Quoi ? me dit-il.

Je m’écarte du véhicule et ne parle pas trop fort.

— Je pense qu’il y a un gars dans la Golf blanche derrière moi. Et Natacha est impliquée. Échange de SMS.
— Sûr ?
— Ça ne vous coûte rien de vérifier…
— OK.

Il lève une main et le jeunot est instantanément à ses côtés. C’est quoi ce gars ? Une espèce de fantôme ou quoi ?

— Checkez présence individu dans véhicule blanc, dix mètres à ma gauche. Peut-être dangereux.
— Oui, chef.

Jusqu’ici je ne l’ai entendu dire que ces deux mots. Ils sont bizarres dans cette brigade ! Il s’en va en vitesse. Hervé se retourne vers moi.

— C’est quoi son nom ?
— Du gars ?

Il lève les yeux au ciel.

— La pin-up !
— Ah… Natacha Kalinkaya.
— En voiture. Et pas un mot.
— OK.
— Tout se passe bien ? s’enquiert la fausse blonde.

Elle est fébrile.

— Perdu un sac, répond Hervé, installé derrière le volant.
— Ah ? Bon.

Je sens une espèce de tension chez Natacha. Mon instinct me dit de me méfier. Nous faisons route vers ...

... l’hôpital. Je jette un œil à la blonde de temps en temps. Elle se ronge les ongles, sa jambe est un véritable ressort, qui monte et descend à un rythme saccadé et infernal. Hervé conduit avec un style coulé. Rapide, efficace, pas un seul à-coup. Quand je le regarde dans le rétroviseur, il a l’air complètement absent. Ce gars est une intrigue pour moi.

La radio crépite.

— Grim ?
— J’écoute.
— Trouvé !
— Compris, répond Hervé.

Natacha est de plus en plus nerveuse.

— Que se passe-t-il ? crie-t-elle presque.
— Retrouvé le sac de Catherine, répond le flic.

Il me regarde dans le rétro et fait un léger mouvement de la tête. Je ne m’étais donc pas trompé.

— Dites-moi, Mademoiselle, ça fait longtemps que vous habitez l’immeuble ? demande-t-il.

Mon Dieu ! Grim nous sort une phrase grammaticalement correcte… du jamais entendu !

— J’ai emménagé il y a cinq ou six mois, répond-elle.
— Vous devez connaître Prou… heu… de Callataÿ alors ?

Elle me regarde alors et dit :

— Oui, non. Nous nous sommes croisés à quelques reprises. Mais nous ne nous connaissons pas vraiment, n’est-ce pas ?
— Effectivement. Nous n’avons échangé que quelques mots. Vous travaillez à l’étude du notaire de la rue du Crabe, non ?
— Heu… Oui… Comment savez-vous cela ?
— C’est Sylvie qui me l’a dit. Elle vous a vue là-bas, lorsqu’elle a déposé des documents pour madame Gérard.
— Ah ? Je n’y ai pas fait attention.

Elle se détend. Et je pense que c’était le but du flic.

— Pas de contact ...