L'enquête - Histoires de Sexe

L'enquête

... vous ? me dit-il en nous regardant, Natacha et moi.
— Céphalée, dis-je en imitant sa manière de communiquer.
— Normal.

Il regarde Natacha et fait un mouvement du menton.

— Euh… Je n’ai rien, répond-elle.
— Pas de risque. Hôpital tous les deux. Examen.
— Et Madame Delrue ? Et Madame Gérard ?
— Qui ?
— La concierge et la propriétaire du troisième étage.
— On va checker. Personne d’autre ?
— Non. L’autre appartement du deuxième est vide depuis trois ou quatre semaines.

Il fait un geste au jeunot qui est resté à deux pas derrière lui.

— Vérifiez.
— Tout de suite.

Le flic nous fait signe de le suivre. Nous sortons dans la rue. C’est à ce moment que je me rends compte du bordel qu’il y a partout. Je n’arrive pas à compter les voitures de police, les fourgons, les ambulances. Tous les gyrophares qui donnent des flashes rouge et bleu. Je suis tellement sur le cul que j’en ai perdu Catherine. Alors que j’allais à sa recherche, la Natacha m’attrape la main.

— Restez près de moi, je ne me sens pas bien, dit-elle avec des yeux implorants.
— Tout va bien se passer. Ne vous inquiétez pas comme ça.

Elle relâche sa prise et j’en profite pour me dégager. J’ai repéré ma belle dans une ambulance. Je m’y rends prestement, grimpe dedans, et je m’adresse au médecin du SAMU.

— C’est grave ?
— La plaie n’est pas trop profonde, mais je pense que le quadriceps est touché. Rien de grave, donc, mais il lui faudra un peu de temps pour récupérer.
— Tu as mal ?
— ...

... Ça va… C’est supportable.

J’aperçois alors le jeunot qui, d’un calme olympien, se dirige vers Hervé. Il lui parle tout bas. Le flic nous regarde alors.

— Alice Gérard est chez sa fille. Delrue, pas de nouvelles. Pas chez elle.
— Merci… Monsieur… je ne connais pas votre nom.
— Hervé Grimaldi, répond Catherine. Mais tout le monde l’appelle Hervé. Ou Grim.
— Merci, alors, monsieur Grim.
— À l’hosto tous les trois. Le capitaine en ambulance, vous et la pin-up avec moi.

J’ai presque envie de me mettre au garde-à-vous en entendant ce gars parler. Je souris tout de même au « pin-up ».

Il nous enjoint de l’accompagner par un geste de la main. Il y a tellement de bazar sur le trottoir que nous sommes obligés de marcher en file indienne. En nous dirigeant vers son véhicule, je remarque la Golf tunée que j’avais photographiée précédemment. Nous la longeons. Natacha, qui est juste devant moi, scrute l’intérieur, comme si elle cherchait quelque chose. Elle sursaute très légèrement… puis continue son chemin comme si de rien n’était. C’était très rapide, mais ça ne m’a pas échappé. Je jette un coup d’œil discret à mon tour et je vois, malgré les vitres teintées, une lumière un peu blafarde « bouger » à l’arrière. Ce genre de lueur me dit quelque chose, mais mon cerveau a un peu de difficulté à rassembler les informations. Je gamberge en continuant notre progression. Quelques mètres plus loin, je perçois les trois bips distinctifs de la réception d’un SMS. Natacha sort son ...