Les Amazones - Histoires de Sexe

Les Amazones

... vieille carne avait près de quatre-vingts dix ans ! Sacré gaillard.
— Ce sont des guerriers-nés, rien d’autre n’a d’importance à leurs yeux. Ils s’y préparent dès l’enfance, il paraît que même les filles apprennent à monter à cheval et à tirer à l’arc. Elles sont aussi braves que les hommes et partagent avec eux les gloires et les périls.

Erostratos se joignit à la conversation.

— Quand j’étais gamin, mon père a absolument tenu à ce que j’apprenne à lire et écrire. J’ai dû avaler des passages entiers de l’Iliade sous la férule de mon pédagogue. Homère parle des Amazones. Ces femmes guerrières… elles existent vraiment ?

Aristès le regarda d’un air grave.

— J’ai connu un homme qui a parcouru le pays avec des marchands de cette foutue cité d’Olbia justement. Il prétendait en avoir vu chez les Scythes et leurs voisins, les Massagètes. Il a rapporté des histoires incroyables.
— Raconte, l’ami. J’aime savoir qui je vais affronter.
— Voilà ce qu’il m’a dit. Les mœurs et les coutumes diffèrent selon les tribus. Certaines cloîtrent femmes et enfants dans des chariots, d’autres au contraire les élèvent comme les hommes. Elles manient la hache ou l’épée et ne peuvent prétendre à se marier avant d’avoir abattu un adversaire.

Le silence se fit autour du conteur. Si les filles elles-mêmes savaient tuer, qu’en seraient-ils de leurs frères et de leurs pères ? Qui pourrait se dresser contre un tel peuple ?

— Et ce n’est pas fini. Un soir, il a été convié sous la tente ...

... du chef ; il a bu dans une drôle de coupe. Un crâne ! Un crâne scié décoré à la feuille d’or. Ils collectionnent les têtes de leurs ennemis. Mais rassurez-vous, les gars, seule une personne de qualité a droit à ce traitement de faveur.
— Pour ma part, je crois que ce sont des fables répondit Erostratos. Ils les colportent pour effrayer et impressionner les crédules et les indécis. Une vierge, même cuirassée, ne me fait pas peur.

Un des soldats fanfaronna :

— En tout cas, je ne demande pas mieux que de rencontrer une de ces pucelles, je l’embrocherai avec plaisir ! Et ce ne sera pas avec ma lance.

Le vétéran cracha par terre et avala une rasade de mauvais vin.

— Je disais les mêmes vantardises il y a huit ans, et puis une de ces pucelles, comme tu dis, m’a planté sa flèche dans l’œil. Et depuis, crois-moi, je les prends très au sérieux. Ne sous-estimes pas tes adversaires, mon gars, tu le paierais cher.
— Mais alors tu les as vues toi aussi ? Tu prétends que c’est une femme qui t’a fait ça ?
— J’en suis sûr. Les archers qui nous arrosaient étaient frêles d’apparence, bien moins costauds que les autres cavaliers qui tourbillonnaient autour de nous. Et j’avais remarqué leur peau lisse, pas de moustaches, pas de barbes. À l’époque, j’ai cru qu’il s’agissait d’adolescents mais aujourd’hui, je sais que c’était elles. Les Amazones.
— Je demande à voir. En tout cas, nous sommes bien assez forts pour les repousser.
— Tu crois ça ? Zopyrion a la folie des grandeurs. La ...