1. Le temps du désir


    Datte: 27/06/2020, Catégories: ff, jeunes, école, amour, init, confession, Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe

    ... (!) ni loi (?). Ils ne respectent rien. Les jeunes adolescents d’aujourd’hui sont bien souvent des voyous impertinents, sans éducation et qui se livrent à toutes sortes d’abus : drogue, alcool, sexe… rien ne les arrête, faute de réelle éducation. La dépravation est partout. C’est bien la faute des parents s’ils n’ont pas intégré les valeurs qui permettent de vivre dignement, honorablement, en société. La religion est un code de bonne conduite, un garde-fou, m’assène-t-il, avec une conviction qui me fait froid dans le dos… et le mot garde-fou me sembleterriblement déplacé. Continuez à vous en inspirer, Axel !
    
    Il s’est levé. Cassandre a bondi. Un véritable ressort. La peur ! Et de la voir dans ses yeux, ça me fait mal. Mais l’autre, le prêcheur fou, me tend la main.
    
    — J’ai été ravi de faire votre connaissance, Axel. Je suis tout à fait rassuré… ou presque. Cassandre a bien choisi en vous élisant son amie. L’amitié est un baume précieux au cœur de ceux qui souffrent…
    
    Qui souffrent ? La faute à qui, pauvre con ? Et quel style ampoulé pour cacher le vide de tes paroles !
    
    Bon ! Et moi qui abonde dans son sens en lui disant que Cassandre serait toujours la bienvenue chez nous… Et que j’étais ravie d’avoir fait sa connaissance… et bla, bla, bla ! Et que nous étions efficaces, elle et moi, dans la préparation du bac ! Je suis une putain d’hypocrite… Heureusement que je n’ai pas prêté serment !
    
    Lui hoche de nouveau la tête. Il semble sur le point de rajouter ...
    ... quelque chose mais finalement se ravise. Il sort, et s’éloigne dans le couloir. Cassandre m’embrasse chastement, les yeux baissés comme si elle fuyait mon regard, et s’empresse de le rejoindre. Mais je me réjouis : ses pommettes étaient toutes roses.
    
    Je suis dans la salle de bain. Bien nue. Je ferme les yeux devant le miroir. Je n’ai pas cessé de ressasser depuis leur départ. C’est comme un rêve.
    
    Cassandre m’aime. La folle m’aime. Elle me l’a avoué. Elle m’a embrassée. Nous nous sommes étreintes. Tout a volé en éclats. La nature… – sa nature ? – a repris le dessus malgré la camisole austère dans laquelle on l’a enfermée depuis son enfance. Plus de morale ! Plus de retenue ! Juste l’élan des désirs.
    
    J’ouvre les yeux : je vois mon reflet. La tignasse noire, épaisse de mes cheveux est ébouriffée. La coupe à la garçonne me fait une tête de personnage de manga… (demeuré ?) Mon visage m’apparaît avec ses angles aigus, ses pommettes saillantes, son menton volontaire – c’est une drôle d’expression – un menton volontaire : le contraire d’un menton fuyant ? Le mien s’avance, avec sa légère fossette à la Robert Mitchum, une cible pour gant de boxe. Mes lèvres sont charnues, un peu boudeuses, d’un rouge de minium vivant. Et mes yeux forment deux billes d’ébène ourlées de longs cils noirs. Comment la blonde déesse scandinave peut-elle m’aimer ? Faut croire que les contraires s’attirent. Elle est toute en courbes voluptueuses, en ovales ouverts, et sa carnation ferait pâlir ...
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