Le temps du désir
Datte: 27/06/2020,
Catégories:
ff,
jeunes,
école,
amour,
init,
confession,
Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe
... agrippée à ma nuque. Que c’est bon de se laisser faire… Elle ausculte mon menton, puis la petite dépression qui le sépare de ma lèvre inférieure. Elle me butine, à proprement parler. Sa bouche me dépêche une myriade de baisers légers qui visitent tout mon visage. Et sa main libre glisse sur ma joue avec douceur, m’explore de la tempe au cou. Elle déplace son corps de façon qu’il vienne épouser le mien. Sa poitrine, une nouvelle fois, affronte la mienne. Nos seins s’embrassent dans une étreinte tendre. C’est comme s’ils se découvraient. Mes mamelons durcissent instantanément au contact des siens que je sens aussi émus… Son ventre s’appuie contre le mien et sa cuisse se glisse entre mes jambes. Chaque nouveau contact génère en moi de nouvelles et douces sensations. Je l’ai enlacée, je la tiens contre moi, bien fort, comme un trésor qu’on ne pourra pas m’arracher, comme un enfant qui serre contre lui son ours en peluche…
Nous abordons ensemble un continent inexploré. Innocentes aventurières, nous découvrons la lente montée de la volupté et de ses ivresses.
Quand nos bouches enfin se joignent, ce sont deux fontaines qui s’allient, deux sources qui fusionnent et deviennent torrent tumultueux. Le bruit mouillé de nos langues qui clapotent l’une contre l’autre, le souffle rapide de nos respirations, résonnent comme des tonnerres dans le silence de la maison. Nous tanguons sur place comme un navire ivre sans nous lasser de ce baiser qui voudrait être le plus long de ...
... l’histoire.
Ma bouche n’est plus que saveur de Cassandre.
Nous finissons par nous séparer, essoufflées, hallucinées… Ses grands yeux clairs brillent comme des cristaux de saphir. Elle me sourit, éperdue.
— Tu m’as vraiment pervertie, murmure-t-elle.
— Tu regrettes ?
Elle secoue la tête et m’entraîne vers le lit. Nous nous allongeons sur la courtepointe matelassée, blanche bordurée de gris. Face à face, têtes reposées sur les bras repliés, nous nous affrontons du regard.
— Il faudra le lisser… remarque-t-elle sur un ton sibyllin.
— Quoi ?
— Le couvre-lit… Il ne faut pas qu’ils s’aperçoivent qu’on s’est couchées dessus.
Je ne dis rien. Ces simples mots me font reprendre pied dans la réalité. Je me rends compte que rien ne sera facile, qu’on sera toujours sur la corde raide… Et que Cassandre aura toujours peur ! Même là, dans notre solitude protectrice, elle anticipe. Peut-être est-ce pour cette raison qu’elle s’abandonne avec tant de ferveur aux baisers que nous échangeons : elle oublie enfin, elle vit à travers des sensations qui l’empêchent de ruminer. Le corps prend, un temps, l’avantage sur l’esprit en alerte… l’esprit enfermé dans la crainte du mal, dans la crainte d’être prise en flagrant délit de faute.
Malgré tout, aucun doute pour moi : elle est avide de ces sensations que sa raison condamne. Dès que nous nous touchons, quelque chose se passe. Une électricité nous traverse, comme si nous étions aimantées…– Et combien j’aimerais être, totalement « amantée » ...