Le temps du désir
Datte: 27/06/2020,
Catégories:
ff,
jeunes,
école,
amour,
init,
confession,
Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe
... réalité, je sais que je suis une piètre danseuse. Je manque de grâce : je me démène à la manière d’un Georges Foreman sur un ring… même pas celle d’un Mohamed Ali. J’ai pris quelques cours, plus jeune et j’en ai seulement gardé quelques rudiments.
Ce n’est pas grave. De toute façon, je n’ai pas le corps assez voluptueux. Alors que Cassandre… Hmmmm ! J’ose à peine l’imaginer m’imitant. Je la vois dans sa robe bleue jouant les Samia Gamal ! Ou mieux, ondulant armée de voiles transparents qui virevoltent autour de sa silhouette de sylphide ailée, lumineuse. Son innocence, sa pureté soudain métamorphosées par la danse, en une sensualité babylonienne de courtisane.
Combien je la désire. Si j’avais un portable… là, tout de suite, je l’appellerais pour lui crier le murmure de mon envie d’elle. Danse-t-elle ? Somnole-t-elle ? Rêve-t-elle de moi ?
Bien sûr, elle m’a parlé de son père : elle m’a confié qu’il avait été favorablement surpris par mon accueil et ma bonne éducation. Il m’avait trouvée charmante et il était rassuré quant à l’influence que je pouvais avoir sur elle. Il a même envisagé de m’inviter à la maison pour que je fasse connaissance avec Madame. Mais la proposition d’Éric d’aider sa fille dans les révisions l’a fait hésiter. Il a fallu que Cassandre lui rappelle que le fils de ses amis, était loin d’être un jeune homme de confiance et qu’elle n’avait aucune intention de passer un week-end dans l’antre d’un séducteur et ivrogne patenté !
De sorte qu’il ...
... s’est rabattu, si je puis dire, sur la solution la moins pire : moi !
Voilà un fabliau réjouissant :Comment le fermier a-t-il fait entrer le renard dans le poulailler !
Le bus de 12 heures trente. Nous sommes installées au fond, bien tranquilles. Il y a peu de passagers.
— De quoi tu rêves quand tu te masturbes ?
La question l’a complètement prise au dépourvu. Elle a son regard de biche effarée.
— Axel ! fait-elle sur le ton de l’indignation.
— Axel, quoi ? Ma question te choque ?
— Oui !… Vachement, même !
Je sens que je vais m’amuser. Je prends un air boudeur.
— Bon ! Et bien ne réponds pas…
— Ne te vexe pas ! Simplement, on ne parle pas de ces choses-là !
Elle le sait, pourtant, que ce genre de phrase me fait grincer des dents. Rien à faire, il faut qu’elle y revienne.
— On ne parle pas… c’est le « on » de « On a souvent besoin d’un plus petit que soi » ? C’est ça ? La Morale, avec un grand M… la Mo-ras-le-bol ?
— Ne t’énerve pas… C’est juste que ça me gêne de parler de ces questions. C’est… trop intime. Tu peux comprendre ça, non ?
Je ne réponds pas. Bras croisés, tête renfrognée, j’arbore ma tête de hérisson.
— Axel ! Merde… Arrête de jouer. J’aime pas quand tu me provoques, comme ça.
— T’as raison… On va plutôt parler de la confection des petits fours et de la charlotte aux fraises… ou mieux encore, des détergents les plus efficaces pour récurer de fond en comble la maison…
— Arrête !
— Moi, je préfère parler de sexe !
— T’es ...