Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF] (4)
Datte: 25/06/2020,
Catégories:
Divers,
Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory
... ne l’avait pas repéré. Immobile. Rien. Pourtant son flair lui disait que la source odoriférante était bel et bien là, mais il ne voyait rien. La pénombre commençait tout doucement à envahir le sous-bois mais n’était en rien la cause : s’il n’était pas nyctalope, ses yeux lui permettaient de voir dans une obscurité avancée.
Il renifla. Une longue traînée répandue sur les feuilles semblait briller. Du moins, c’était ainsi que ses yeux la percevait. Il fouissait dans le tapis végétal. Ses doigts griffus labouraient le sol à la recherche de la source. La trace sur les feuilles n’était qu’une conséquence, pas la source. Il dégagea la boule de papier des feuilles et la porta à ses narines. Un concentré d’odeurs, mais il s’était fait gruger, ça n’était pas l’origine des effluves. Il grogna de frustration.
─ Irkoutsk ? Irkoutsk !
Il releva la tête, huma une nouvelle fois et s’élança. Il grimpa sur un rocher tout en hauteur, et c’est là qu’il la vit près du fourré, à quelques centaines de mètres. Elle lui tournait le dos. Il bondit sur le rocher suivant et continua ainsi, tant que les blocs de pierre lui permettaient une avancée discrète. Parvenu au dernier surplomb, il s’aplatit et observa. Mais sa cible ne semblait pas vouloir passer près de son affût. Il évalua la distance. En se faufilant derrière les troncs d’arbres et restant collé au sol, il pouvait s’approcher encore et fondre ensuite sur sa proie sans lui laisser de possibilité de réaction.
─ Iiiiirkoutsk ...
... !
Rampant presque dans les feuilles, la créature n’avait plus que quelques mètres à parcourir. Elle s’élança, fit trois enjambées. Une branche craqua. Sophie se retourna et eut juste le temps de voir arriver une masse ressemblant à un animal glabre. Dans un réflexe elle roula sur le dos, envoya un coup de genou pour se défaire de la créature, mais elle était trop rapide et se jetait à nouveau sur elle. Les doigts griffus tentaient de déchirer ses vêtements. Sophie réussit à glisser un bras sous sa gorge. La créature, furieuse qu’on lui résistât, émit un cri que la jeune femme aurait aimé pouvoir atténuer en collant ses mains sur ses oreilles, mais elle n’avait pas ce luxe-là. Les pattes battaient dans l’air, cherchant à s’agripper aux vêtements. Un coup fendit la veste et l’une des griffes raya sa peau. Elle hurla, mais dans la forêt personne ne vous entend crier.
Les pattes arrière n’étaient pas en reste. Les griffes déchiraient son jeans et elle pouvait sentir la cuisante douleur dans ses cuisses. Un instant elle entrevit le sexe tendu de la créature. Déstabilisée par cette découverte, Sophie baissa sa garde et fut poussée sur le sol. Elle tomba sur le dos et vit l’immonde bestiole se pourlécher les babines. La gueule était si proche de son visage qu’elle sentait la puanteur de son haleine. Lorsqu’elle sentit le sexe battre contre sa vulve, elle comprit que son pantalon, en lambeaux, n’offrait plus aucun rempart contre l’agression.
Elle ne vit qu’une gueule qui se ...