1. Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF] (4)


    Datte: 25/06/2020, Catégories: Divers, Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory

    La semaine touchait à sa fin. Sophie avait quitté le lycée une heure plus tôt ; cette année, son emploi du temps l’enchantait. Elle donnait son dernier cours le vendredi à 14 h 30, pour ne reprendre qu’à 15 h le lundi. Certains collègues la charriaient, la poussant à avouer qu’elle avait couché avec le proviseur pour être aussi bien traitée.
    
    Si ses amis se contentaient d’une petite pique amicale, d’autres en profitaient pour exprimer leur jalousie. Sophie jouait le jeu avec les premiers et se contentait d’ignorer les seconds ; quoi qu’elle fasse, elle ne parviendrait jamais à les persuader qu’elle n’y était pour rien. Elle aurait pu leur avouer être bisexuelle à fort ascendant lesbienne, qu’elle n’avait donc aucune envie d’écarter les cuisses pour s’attirer les faveurs du proviseur, mais depuis que les ultraconservateurs alliés à des groupuscules liberticides avaient été portés aux commandes du pays, l’homophobie battait son plein et il ne faisait pas bon chanter sur les toits avoir un fort penchant pour les personnes du même sexe.
    
    Nombreuses étaient celles à avoir été violées par des groupes d’hommes qui voulaient ainsi les remettre dans le droit chemin. Le machisme ambiant s’accommodait pourtant à merveille du fantasme de l’homme ayant deux partenaires féminines, véhiculé par une industrie pornographique florissante. Paradoxalement, le broutage de minou entre femmes devenait une référence en matière de scènes torrides.
    
    Bien sûr, des hommes aussi subirent les ...
    ... mêmes maux. La motivation de tels actes laissait Sophie perplexe : imaginer qu’un homme en viole un autre pour le forcer à devenir hétéro lui semblait pour le moins incongru, et le résultat ne lui paraissait guère probant.
    
    Sophie arriva en milieu d’après midi chez elle. Irkoutsk, son malamute qui lui avait coûté plusieurs mois de salaire, lui fit la fête dès qu’elle eut franchi la porte. Quoique encore jeune, il avait déjà un beau gabarit et la dépassait lorsqu’il se levait sur ses pattes arrière pour l’accueillir à chaque retour. Elle passa une main dans l’épaisse fourrure et le gratta à l’encolure. Comme à son habitude, après quelques minutes de ce traitement, il posa sa tête sur l’épaule de la jeune femme alors elle le serrait dans ses bras et lui caressait le dos.
    
    ─ On va se promener, mon gros bébé ?
    
    Dès qu’il entendait le mot magique, il devenait comme fou, et s’amuser à prononcer le mot sans faire de promenade était une chose risquée : avec sa queue touffue qui se balançait de joie, il pouvait déblayer une table basse ou une étagère en un quart de seconde.
    
    Elle avait largement le temps de le laisser se dépenser durant quelques heures : Emma, sa chérie, n’arriverait pas avant 19 h. Elle se changea, choisissant des vêtements plus adaptés à une balade en pleine nature. Irkoutsk montrait déjà son impatience ; à peine sa maîtresse sortie de sa chambre, il reconnut la tenue et se cala devant la porte.
    
    Sophie et Emma habitaient une maison aux murs quelque peu ...
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