1. Chapitre 2 - Dakota


    Datte: 24/06/2020, Catégories: ff, fsoumise, fdomine, Auteur: Oceantwenty, Source: Revebebe

    ... constitué d’un petit cadenas lui aussi en or.
    
    Le premier pas de Claire, sa manière toute personnelle de sceller notre accord, de me pousser sur le chemin qu’elle a tracé. Je pourrais bien entendu renoncer, mais je sais que je la perdrais, que nous sommes au terminus d’une relation incomplète. Nos caractères ne se contentent pas de compromis ; ils sont excessifs et entiers, avec ce risque permanent de destruction dans leur recherche de la perfection.
    
    Je pose un pied sur le lavabo et passe la chaîne autour de ma cheville sans encore la fermer. Le geste sera définitif, sans retour possible : une partie de moi-même disparaîtra à jamais. Je deviendrai celle qui se soumet à ses désirs, abandonnant toute prétention de liberté. Je sais que c’est la seule manière de la conquérir.
    
    Je verrouille le cadenas, les mains légèrement tremblantes, le cœur battant la chamade, consciente de l’importance de l’acte. Chaque pas, chaque frottement de la chaîne contre ma peau, chaque cliquetis de métal me rappellera que je lui appartiens. Je laisse mes doigts courir sur la surface de l’or et découvre que mon nom est gravé sur le cadenas : Dakota. Je le murmure comme pour m’assurer qu’il est bien réel et tourne le bijou autour de ma cheville comme pour m’imprégner de l’humiliation qu’il génère.
    
    Confuse, déchirée entre plaisir et honte, je passe le tee-shirt qui traîne sur le sol et enfile un vieux jean délavé avant de me diriger vers la cuisine, guidée par l’odeur du café. Claire est en ...
    ... compagnie de Sasha, installées autour de la table devant une pile de documents.
    
    Je les ignore dignement et me sers un café. Je sens le regard de ma compagne m’examiner, essayant sans doute de détecter la présence du bracelet sous mon pantalon. Sasha pousse des cris d’admiration, pointant une photo du doigt.
    
    — Dakota, viens voir, s’exclame-t-elle en désignant une des chaises.
    
    Je les observe discuter, envie leur complicité, leurs intimités des choses du quotidien qui fait de moi une étrangère. Je suis celle qui apparaît de temps en temps dans leur existence pour repartir sans aucune garantie de retour, sans aucun autre projet que de disparaître sur un champ de bataille, l’œil fixé à un objectif sans même comprendre la raison de ma propre perdition. Il faut avoir traqué la mort derrière une caméra pour appréhender ce sentiment de détachement et d‘invulnérabilité. Nous restons des spectateurs, froids et distants, immortalisant l’effroi et la détresse comme de morbides collectionneurs. Par habitude – par facilité aussi – nous finissons par nous comporter de la sorte dans la vie quotidienne.
    
    C’est presque à contrecœur que je m’installe, essayant de m’intéresser à leur conversation et non pas simplement aux gestes qu’elles échangent, aux images qu’elles projettent. Les images ne mentent pas : elles ne signifient rien d’autre que le sens que nous voulons bien y injecter. Les images ne contiennent aucune vérité, ne cherchent aucune réponse ; elles incarnent notre lâcheté. ...
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