1. Kévin


    Datte: 19/01/2018, Catégories: f, h, fh, fplusag, Masturbation nopéné, conte, fantastiqu, Auteur: LouVilneau, Source: Revebebe

    ... déjà endormi, puis la femme a hoché la tête pour inciter son mari à parler. Je laisse à nouveau la parole au narrateur :
    
    L’auteur des feuillets donne alors la transcription phonétique de cemot-qui-rend-les-femmes-heureuses. Bien entendu, je m’entraîne à le prononcer et il se grave dans mon esprit.
    
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    Le soleil bas d’octobre qui pénètre dans la chambre me sort de ma rêverie. Il est temps de me lever. J’entends ma logeuse dans la cuisine qui prépare le petit-déjeuner, et une odeur de café frais vient me réjouir les narines. Je prends une douche rapide et, en sortie de bain, je la rejoins dans la cuisine.
    
    — Bonjour, Kévin.
    — Bonjour, madame Cipria. C’est une belle journée qui s’annonce.
    — En effet, on dirait. Tu as l’intention de sortir ?
    — Oui : avec des amis de la bibliothèque, on a décidé de partir à vélo pour pique-niquer à la campagne.
    — Tu as de la chance d’être jeune… Moi, après la messe, je n’aurai plus grand-chose à faire. Dans l’après-midi, j’irai certainement au cimetière…
    
    Elle baisse la tête au-dessus de son bol et je vois de grosses larmes qui roulent sur ses joues.
    
    J’ai connu madame Cipria par une petite annonce qu’elle avait affichée à la bibliothèque. Veuve, elle travaillait l’après-midi dans un magasin de lingerie, et pour compléter son maigre salaire elle proposait une chambre avec demi-pension pour un étudiant. Comme je logeais à l’hôtel en attendant de trouver mieux, je me suis présenté. Au départ, elle a été un peu réticente ; à ...
    ... 24 ans, je n’étais plus étudiant et elle n’aurait plus les mêmes avantages vis-à-vis du fisc. Comme je lui ai proposé de compenser en payant un peu plus mensuellement, elle a accepté et j’ai emménagé dans une grande chambre, très claire et confortable. En plus, elle me préparait le petit-déj et le repas du soir. Le rêve pour un célibataire !
    
    Madame Cipria est l’une de ces femmes sans âge, un de ces êtres falots que l’on croise sans les remarquer. Blonde, de taille moyenne, habillée sobrement de vêtements qui cachent ses formes féminines, elle passe inaperçue.
    
    Comme tous les matins, elle a revêtu une robe de chambre en pilou rouge sombre sur une chemise de nuit que n’aurait pas reniée ma grand-mère ; ses cheveux tirés en arrière sont réunis en deux couettes qui retombent derrière sa tête, lui donnant un air un peu ridicule dont elle n’a pas conscience.
    
    Elle est triste, exprimant perpétuellement un chagrin inconsolable. Même si sa bouche sourit, ses yeux restent douloureux.
    
    Cependant, ainsi que c’est souvent le cas pour les personnes seules, elle est très bavarde. Je sais tout de sa vie. Son mari, comptable – un « homme bien » – est mort d’un AVC au bout de sept ans de mariage, il y a vingt ans. Sa seule grossesse s’est achevée par une fausse-couche à cinq mois. Sa solitude depuis. Elle ne veut plus d’homme, « elle a trop souffert »… et puis, « elle n’est pas attirée ». Son regret est de ne pas avoir eu d’enfant, « c’est pour ça que je loue à des étudiants, ils sont ...