1. Kévin


    Datte: 19/01/2018, Catégories: f, h, fh, fplusag, Masturbation nopéné, conte, fantastiqu, Auteur: LouVilneau, Source: Revebebe

    « 7 h 52 ! Ah non ! C’est pas vrai ! Je suis à la bourre… »
    
    Vivement, je rejette la couette et m’assois dans le lit. Je déteste être en retard, mon cœur bat la chamade. Je suis pour sauter sur mes pieds quand je réalise qu’aujourd’hui, on est dimanche… Tout en me traitant de tous les noms, je me calme et me rallonge en souriant. Il ne me reste plus qu’à tirer sur moi la couette encore tiède et à savourer ce moment douillet où le temps n’a pas d’importance.
    
    Dans le demi-sommeil qui s’installe, tous les événements des dernières semaines me reviennent à l’esprit.
    
    Bien sûr, ma réussite au concours de bibliothécaire – eh oui, me voilà conservateur ! – et ma nomination comme adjoint dans la bibliothèque municipale de cette ville moyenne picarde. Et puis, ma rencontre avec Caroline, ma chef, une jeune femme à peine plus âgée que moi, belle, mais froide et d’un abord sévère et au parler cassant. Avec elle, c’est « boulot-boulot » : ça ne rigole pas dans les rayons !
    
    Heureusement, le travail me passionne, la bibliothèque bourdonne d’activité, le public est nombreux et les collègues sont sympas. Et surtout, suite au décès d’un collectionneur qui en a fait don à la commune, il y a tout un lot de livres anciens à dépouiller et à indexer, charge que Caroline m’a confiée en priorité.
    
    C’est là que je suis tombé sur une monographie éditée en 1819, ayant pour thème le Bhoukistan, un petit royaume de l’Himalaya, isolé au sein du massif montagneux que seuls deux cols, ...
    ... praticables quelques jours par an, permettent de relier aux pays voisins. Après une description enthousiaste des paysages grandioses que l’on y rencontre, l’auteur insiste sur le caractère heureux des habitants et l’harmonie de cette société coupée du monde, au point que l’auteur qualifie le Bhoukistan de « pays du bonheur ».
    
    En manipulant l’ouvrage, j’ai découvert, glissés sous le cuir de la couverture, deux feuillets couverts d’une fine écriture et rédigés en allemand. Il m’a fallu pas mal de temps pour déchiffrer l’écriture et pour rappeler mes connaissances d’allemand, inutilisées depuis ma sortie du lycée. Mais ça y est : hier soir, j’ai achevé de traduire le premier feuillet et j’y ai découvert une merveille.
    
    Le rédacteur raconte que la lecture du livre l’a poussé à visiter le pays. L’action se passe en 1897. Après bien des difficultés, il a réussi à franchir l’un des cols d’accès et à atteindre la région de ses rêves. Une descente vertigineuse l’amène dans une vallée verdoyante et, au loin, il distingue une maisonnette surmontée d’un filet de fumée. Tout près, sur un petit lac gelé, un enfant fait des glissades jusqu’au moment où, dans un craquement, la glace se rompt et l’enfant disparaît. Notre voyageur se précipite, se déleste de son sac et pénètre dans l’eau, heureusement peu profonde. L’enfant, qui n’a pas pied, se débat et coule brusquement. L’homme plonge et ramène le corps inanimé sur la berge ; il le déshabille, le frotte énergiquement et l’enroule dans une ...
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