La fin - Histoires de Sexe

La fin

... discontinuer. Elle essaie de me parler en même temps mais rien d’intelligible ne sort de sa bouche.

— Prends ton temps, pleure, soulage-toi, tu me parleras après.

Après quelques instants je profite d’une accalmie dans ces pleurs pour la conduire dans le bar le plus proche et l’asseoir au fond du bar pour que nous puissions parler tranquillement.

— Vas-y, raconte-moi tout !
— J’ai fait une grosse bêtise, une énorme bêtise. Je vais perdre François.
— Qu’est-ce que tu racontes ? Quoi que tu aies pu faire, je sais que François te pardonnera, il est fou de toi.
— Pas cette fois, pas après ce que je viens de faire, je suis une salope, une pute, il ne voudra même plus me regarder.

Je reste sans voix. Je ne dis rien, je la laisse continuer.

— Tu sais, les collègues de mon groupe de travail…
— Oui, tu m’as parlé d’eux, une bande de quatre joyeux fêtards.
— J’ai fait ma bêtise avec eux, j’ai couché avec eux.
— Avec lequel ?
— Tous, j’ai couché avec les quatre. J’ai baisé les quatre en même temps. Je me suis comportée comme une traînée. Et le pire, c’est que j’ai adoré ça, j’ai pris mon pied comme rarement. Je me suis sentie comblée.

En même temps qu’elle me raconte ça, elle sort son smartphone et lance une vidéo. Je mets trente secondes à reconnaître Marie avec trois hommes. La vidéo n’est pas de bonne qualité mais je vois très bien ce qu’elle est en train de faire. Elle suce un énorme mandrin alors qu’elle est prise en sandwich par deux autres hommes. La ...

... personne qui filme se rapproche du groupe et filme en gros plan les deux sexes entrant et sortant des orifices de Marie. Puis il fait glisser sa caméra jusqu’au visage de Marie déformé par des grimaces de plaisir, l’homme au sexe énorme s’est retiré de sa bouche pour mieux lui éjaculer sur le visage.

Je coupe le film. Je suis abasourdie. Je regarde Marie.

— Tu vois, il ne pourra jamais me pardonner. Aucun homme ne pourrait après ce que j’ai fait.

Je réagis au quart de tour, folle de rage.

— Tu es folle ou quoi ? Comment as-tu pu faire ça ? À toi ! À François ! C’est dégueulasse !
— Je n’ai pas besoin d’une leçon de morale, j’ai besoin du soutien de ma meilleure amie.
— Mais à quoi tu penses ? Tu crois qu’il suffit de me le dire pour que je t’absolve ? Ce n’est pas comme ça que ça passe.
— Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu me parles comme ça ? Tu es ma meilleure amie, tu ne devrais pas plutôt m’aider ou me soutenir au lieu de me juger ?
— Parce que tu as tout et que tu le gâches. Toi, tu as un mari et qui t’aime, en plus. Toi, tu as un homme qui te satisfait émotionnellement et sexuellement et tu oublies tout ça. Et pourquoi ? Pour te faire sauter par quatre mecs que tu connais à peine. Tu veux que je dise, c’est nul et c’est égoïste. Tu attendais quoi de moi ? Que je te dise que ce n’est pas grave, que ça va s’arranger ? Eh bien non. Tu vas devoir assumer.

Un long silence suit ma tirade. Marie me regarde mais ne rompt pas le silence. Elle attend que je ...